Parmi les succès de l’année 2007, vous avez choisi de classer la Môme en premier. Le film d’Olivier Dahan a rassemblé près d’1/3 des suffrages, devant Pirates des Caraibes 3. Rocky Balboa et Spiderman 3 figurent au milieu du classement, Taxi 4 fermant la marche. Il n’est pas question ici de revenir sur la prestation de Marion Cotillard, qui mérite sûrement les multiples récompenses qu’elle a reçues ces dernières semaines. Sa doublure-voix dans le film, Jil Aigrot n’a elle rien récolté. Passons.
Reproche de taille : le film n’est qu’un prétexte à la starification de son actrice principale. Les scènes s’emmêlent, Edith Piaf jeune puis vieillissante, puis jeune, puis agonisante. Oui, quel maquillage, quelle ressemblance, mais quel message ? Une artiste si dévouée qu’elle est prête à mourir sur scène ? Déjà vu. Certes, la Môme est un film autobiographique, centré sur son sujet, mais la réalisation ne laisse aucune place au reste, ce qui sembalit le plus intéressant : la vie autour de Piaf. Comme par hasard, les passages les plus émouvants sont ceux d’Edith avec Marcel Cerdan, un autre. Dans un film est mono-intrigue, le parti pris d’une mise en scène entremêlée ne se justifie donc plus du tout.
Dès les premières images, le ton est donné, le tout sera misérabiliste. Des travellings qui nous décrivent la misère des débuts de la môme aux zooms sur les traits tirés de la Piaf déchirée, l’angle est résolument maintenue. Sombre. La bande-son omniprésente fait tomber le film dans un pathos sans fond. La Vie en rose est décidément bien morbide.
La parole est à la défense, Olivier Dahan revient ici sur son projet :