Michael Moore sort l’artillerie lourde. Dans Sicko, il attaque bille en tête : flinguer le système de santé américain. Comme d’habitude, c’est du Moore. Une mauvaise foi énorme, des parallèles douteux et un humour décapant au service de sa croisade à lui : militer pour une couverture universelle de santé aux Etats-Unis.
Première béquille de Super Citizen Moore, les exagérations spectaculaires. « Des Américains qui prient tous les jours pour ne pas tomber malade » apprend-on dès l’introduction. L’image est choc : la plaie ouverte, un homme se recout le genou tranquillement. L’air de dire, « je fais ca tous les jours ».
Autre péché mignon de Michael Moore, les témoignages biaisés. Il aime jouer de la corde populiste. Des victimes "victimisées" par la caméra de Moore, des puissants insensibles à la misère humaine. Le message est efficace, simple à recevoir, mais la ficelle est sans doute moralement questionnable.
Sicko est aussi l’objet de raccourcis douteux. Les prisonniers de Guantanamo sont filmés jouant au football dans leur cages. Le commentaire off nous apprend que l’Etat américain met à leur disposition tout un appareillage sanitaire. Comment ? Ces soupconnés terroristes mieux traités que les héros du 11 septembre.
L’humour de Moore sauve le documentaire. Il en fait un film partisan, et assumé comme tel. Moore ne fait pas de journalisme, il fait du militantisme et il le sait. Qu’il apparaisse à l’écran est au final une bonne chose. Il empêche les riques de manipulation. Sicko tient plus de la fiction que du documentaire. Michael Moore s'explique dans cette video, en anglais :