Test : Sony Reader PRS-T2, un nouveau design pour une liseuse complète

Par Ebouquin

Comme chaque année, Sony ouvre le bal des renouvellements de gamme de la rentrée. Fidèle à son calendrier, le nouveau modèle, cette année il s’appellera PRS-T2, est présenté en août et commercialisé en septembre. Un timing idéal pour préparer la montée en puissance de la demande jusqu’aux fêtes de fin d’année.

Contrairement aux années précédentes, Sony ne profite plus d’une place de leader. Si le PRS-650 et le PRS-350 avaient été de francs succès auprès des premiers amateurs de lecture numérique en France, le PRS-T1 a connu un succès plus mitigé, sans distributeur d’envergure dans l’Hexagone (la FNAC ayant misé sur son partenariat avec Kobo) et une librairie numérique promis pour la fin de l’année 2011 et qui n’est toujours pas disponible. Son positionnement tarifaire (149 € contre 129 € pour le Kobo et le Kindle Touch lors de leur lancement) n’a pas joué en faveur de la tablette.

Sur le plan matériel, le PRS-T1 était un bon ereader EPUB avec un moteur de lecture de qualité, fort de l’expérience de la marque japonaise dans ce domaine. Cependant, le PRS-T1 a parfois déçu par sa qualité de fabrication, en dessous de celle des précédents modèles (casing en plastique à la place de la traditionnelle coque en aluminium). Face aux critiques et la concurrence grandissante, la réponse de Sony était attendue.

Voici donc le PRS-T2, le dernier Sony Reader qui représentera la marque pour l’année à venir. À première vue, peu de changement. Toujours les mêmes coloris rouge, noir et gris, un écran E-Ink Pearl tactile, une connexion Wi-Fi, 2Go de mémoire interne extensible par carte microSD etc. Soit toutes les caractéristiques du PRS-T1 (cf. notre test du PRS-T1) ! Certes, le design change légèrement par rapport au modèle précédent, mais la machine à innover est au point mort.

Pour ce modèle, Sony a décidé de placer les nouveautés du côté logiciel. L’interface du PRS-T2 a légèrement été revue. De plus, le reader est désormais compatible avec Evernote et le réseau social Facebook. Mais cela suffit-il pour remettre Sony dans la course ?

Design

L’emballage

Le Sony Reader PRS-T2 est livré dans un emballage classique pour un produit Sony et ressemble à s’y méprendre à celui du PRS-T1. Il faudra faire attention lorsqu’il restera encore les deux produits en rayon !

À l’intérieur de l’emballage on trouve le PRS-T2, un câble USB vers MicroUSB, un stylet avec clip (mais qui ne peut pas s’accrocher à l’ereader). Pas de chargeur secteur ni de housse livrés en standard pour le PRS-T2 ce qui n’est pas surprenant au regard de son prix (99 €). Difficile d’ajouter des accessoires lorsque les marges par unité sont si minces…

Le reader

Le design ne change pas beaucoup du précédent modèle. Le format est quasiment identique : légèrement plus étroit que le Kindle 4, il est du coup plus long. Contrairement aux anciens PRS-650, le PRS-T2 (comme le T1) est un appareil léger et qui peut être tenu en main pendant plusieurs heures de lecture.

Sur le modèle rouge de test, la coque avant est brillante tandis que le dos de la liseuse est dans un revêtement rouge au toucher doux. D’après les premières images, il semblerait que le modèle noir soit mat, pour le plus grand plaisir des amateurs.

Même si l’écran tactile est devenu depuis deux ans le standard pour les liseuses Sony (grâce à l’excellente interface infrarouge zForce), le PRS-T2 n’a pas perdu ses boutons de commandes. Toujours au nombre de cinq (Page précédente / Page Suivante, Accueil, Retour et Menu), leur design a été totalement revu, et pas de la meilleure manière. Tout d’abord, esthétiquement, ce choix rend les boutons très visibles. De plus, le toucher n’est pas agréable et ne renvoie pas une grande solidité (même si ce point est à relativiser n’ayant eu en main qu’un prototype). Enfin, leur taille réduite n’est pas ergonomique.

Contrairement au Kindle ou au Nook, Sony n’a pas opté pour des boutons latéraux, mais pour le 100 % tactile. Dommage, car ces boutons sont très agréables à l’usage…

Du côté de la connectique, on notera la disparition de la prise jack. Pionnier du livre électronique, Sony avait conservé cet attribut, et le lecteur audio associé, au fil des ans. Difficile de savoir quelle a été la raison de la disparition de cette prise, probablement pour gagner en volume et réduire le coût de la liseuse, mais le lecteur audio manquera à certains utilisateurs. Le choix de Sony n’est pas non plus surprenant : aucun ereader à moins de 100 € n’est équipé d’une prise jack.

La mémoire du Sony Reader peut toujours être augmentée avec une carte microSD. Comme sur le PRS-T1, l’emplacement se trouve sur la coque arrière du reader. Ce point est important pour les grands lecteurs qui se trouveront à l’étroit avec les 2 Go de mémoire interne (1,35Go réellement disponible).

Prise en main

L’écran

Depuis deux ans, la technologie E-Ink a peu évolué. La dernière évolution majeure fut l’écran Pearl (V220), avec un contraste bien meilleur de l’ancien Vizplex. Ainsi, la qualité d’affichage des écrans E-Ink égale souvent celle d’une impression papier. Cependant, si les écrans E-Ink couleur (convenable, pas la génération Triton) sont encore cloitrés dans les laboratoires des fabricants, la haute-définition est fin prête à arriver sur nos ereaders.

Depuis plusieurs mois, LG produit un écran E-Ink HD avec une résolution de 768×1024 pixels (contre 600×800 pour l’écran Pearl actuel). Déjà présent dans certains ereaders (notamment le modèle d’iRiver), on pouvait l’attendre sur la prochaine génération d’appareils Sony. Malheureusement, ce n’est pas le cas.

L’écran retenu par Sony pour équiper le PRS-T2 est un V220 classique. Cette déception ne diminue pas pour autant la qualité d’affichage de cet écran qui est tout à fait suffisant. La forte pression sur le marché des écrans E-Ink est peut-être la conséquence de ce choix : les écrans E-Ink HD sont plus chers que les modèles classiques et Sony n’est peut-être pas en mesure de réserver un volume de commande suffisant, comparé aux poids lourds que sont Amazon et Barnes&Noble. Dommage, car un tel écran aurait été un véritable argument de vente, surtout avec la vélocité du PRS-T2.

L’allumage

L’allumage du Sony Reader PRS-T2 est instantané lorsqu’il a été mis en veille. Il suffit d’appuyer sur le bouton placé sur la tranche inférieure de la liseuse pour reprendre instantanément sa lecture. Il est possible d’éteindre complètement le reader, mais par conséquent, l’allumage sera plus long (35 secondes pour arriver sur la page d’accueil).

L’interface

Si le PRS-T1 avait apporté plusieurs nouveautés logicielles (tout comme les PRS-650 et PRS-350), Sony n’a pas beaucoup modifié l’interface du reader, ni son mode de navigation.

En haut de l’écran, on retrouve la barre de notifications qui s’ouvre d’un clic. Cet attribut propre à Android (système qui équipe les readers Sony depuis le PRS-T1) est utile pour suivre l’avancement de téléchargements ou la synchronisation de ses notes Evernote.

En dessous, l’interface affiche le dernier ebook lu puis les ouvrages ajoutés récemment (maximum 4 ebooks). Par rapport au PRS-T1, les icônes des différentes sections ont été réordonnées. Uniquement quatre sont directement accessibles depuis l’écran d’accueil : “Bibliothèque”, “Reader Store”, “Plus de contenu” et “Applications”. Pour accéder aux collections, aux notes ou aux dessins, il faut obligatoirement passer par l’icône “Applications” contrairement au PRS-T1 qui proposait un accès direct depuis la page d’accueil.

La bibliothèque

Les collections ont-elles disparu du PRS-T2 ? Heureusement non. Pour les retrouver, il faut se rendre dans la bibliothèque et sélectionner l’onglet en haut à gauche de l’écran puis cliquer sur “Collections”. En revanche, le processus de création des collections n’a pas changé et permet d’organiser facilement une bibliothèque avec plusieurs dizaines d’ouvrages.

Le fonctionnement global de la bibliothèque a donc été changé pour ce nouveau modèle. Toutes les catégories sont confondues dans l’onglet “Bibliothèque”. Les livres, les textes Evernote et les collections sont accessibles depuis un onglet. On notera la disparition de l’emplacement “Journaux” n’a pas été intégré dans cet espace (accessible maintenant dans “Applications”). Les options de tri sont toujours nombreuses et il est possible d’effectuer une recherche en cliquant sur l’icône appropriée. Le contenu peut être affiché sous la forme d’une liste (comme sur un Kindle) ou avec les couvertures de chaque ebook. Un macaron “New” indique les contenus récemment ajoutés à la bibliothèque et qui n’ont pas été ouverts.

En effectuant un appui long sur un livre, un menu contextuel permet d’ouvrir, de supprimer, de verrouiller un ebook. Il est également possible de partager les informations sur l’ouvrage sélectionné directement sur Facebook.

Au final, l’interface de la bibliothèque a été modifiée pour accueillir les nouvelles fonctionnalités (partage sur Facebook et la compatibilité avec Evernote) sans révolutionner l’organisation de la bibliothèque sur une liseuse.

Lecture

Lorsqu’il s’agit de lire un livre numérique, le Sony Reader PRS-T2 s’en sort très bien. Sony accumule plusieurs années d’expérience (depuis le Librié en 2004) et ce savoir-faire paie, même si l’interface et le système des readers Sony ont été revus progressivement au fil des ans. Ainsi, le PRS-T2 est sûrement l’un des meilleurs ereaders E-Ink compatible avec le standard EPUB grâce à sa qualité de rendu.

Le moteur de lecture

Si vos livres numériques sont majoritairement des EPUB et que vous avez l’habitude d’acheter des ebooks dans ce format (avec ou sans DRM), le PRS-T2 est un appareil à considérer.

Le confort de lecture repose sur trois composantes : l’écran E-Ink, la puissance de l’ereader (notamment son processeur) et la qualité du moteur de lecture. L’écran E-Ink Pearl que j’ai décrit plus haut est appuyé par la dernière génération de processeurs Freescale, l’iMX.508 (comme le PRS-T1). Grâce au système Android, le PRS-T2 exécute toutes les tâches demandées avec vélocité, ouvre un ebook en une fraction de seconde. On peut véritablement “feuilleter” un ebook en utilisant le mode de défilement rapide. Le PRS-T2 est donc une liseuse solide sur ces trois aspects.

En effet, le moteur de lecture ne déçoit pas. Inauguré l’année dernière avec le PRS-T1, le jeu de polices fourni par défaut permet au lecteur de personnaliser facilement son texte. Les tailles de polices sont au nombre de huit. Les changements d’affichage du texte sont instantanés.

La vitesse de rafraichissement des pages est quasi-instantané et l’on peut naviguer très rapidement dans un ebook (notamment grâce à la gestion des tables des matières de plusieurs niveaux dans les fichiers EPUB et PDF). Pour un meilleur confort de lecture, il est désormais possible de désactiver le “flash noir” typique des appareils avec écran en papier électronique. Cette option peut être désactivée dans les préférences du PRS-T2. Cependant, à l’usage, le flash noir s’active à chaque changement de page sur certains ebooks, même lorsque la fonction est correctement activée dans les préférences. Il semble que cela soit un bug propre à la version du logiciel avec lequel l’exemplaire de test était livré. Il faut espérer que Sony corrige rapidement ce souci qui risquera de gêner les premiers acquéreurs.

Lecture d’un fichier EPUB

Le rendu des EPUB est bon. On est bien loin de l’affichage désastreux du Kobo qui n’en finit plus de décevoir les lecteurs et les éditeurs (cf. un article sur le sujet sur le blog Aldus2006). Au contraire, le PRS-T2 offre un affichage conforme au moteur de lecteur mobile d’Adobe, compatible avec le format EPUB et PDF (mais pas l’EPUB dans sa version 3). Comme vues précédemment, les options de personnalisation sont variées pour convenir à tous les lecteurs.

Bien entendu, il est toujours possible de prendre des notes sur les ebooks, comme sur les précédents Sony Reader. Le texte se sélectionne au doigt (ou avec le stylet fourni, c’est encore mieux) et peut être annoté ou commenté, partagé sur Facebook ou encore sauvegardé sur Evernote. En sélectionnant uniquement un seul mot, il est possible d’interroger le dictionnaire embarqué pour accéder à sa définition. Cependant, il faut toujours se contenter de dictionnaires bilingues (anglais-français, français-anglais, anglais-espagnol etc.). Pour obtenir des informations complémentaires, le reader permet d’effectuer une recherche directe sur Wikipedia ou Google. Grâce à la vélocité du PRS-T2, on peut passer d’une lecture au navigateur et revenir à celle-ci en une fraction de seconde. Le Sony Reader n’est pas un appareil multitâches… mais presque.

En revanche, nous n’avons pas pu vérifier s’il était possible d’exporter les notes du PRS-T2 vers un ordinateur, mon exemplaire n’étant pas reconnu par ma version du logiciel Reader for Mac.

Lire un fichier EPUB sur le PRS-T2 est un plaisir. Tous mes fichiers de test ont été affichés sans encombre et avec une navigation fluide. On notera cependant un problème de gestion des liens associés à une image (merci à Jiminy Panoz pour son fichier EPUB de test).

Lecture d’un fichier PDF

L’autre point fort du Sony Reader PRS-T2 est sa compatibilité avec le format PDF (avec ou sans DRM Adobe). Au cours des différentes générations d’appareils, Sony a amélioré son support des PDF faisant des PRS les meilleurs ereaders E-Ink 6 pouces pour lire des fichiers dans ce format.

Ni le Kindle, le Kobo ou encore les appareils Bookeen n’atteignent l’ergonomie de lecture des PDF sur un Sony Reader. Différents modes (accessible dans le menu pendant la lecture) permettent d’adapter facilement un contenu PDF au format A4 en un document lisible agréablement sur l’écran 6 pouces. Le zoom sur une zone de la page s’effectue comme sur un iPhone, le fameux “pinch to zoom” avec deux doigts. Cependant, le mode “Recadrage” est sûrement l’outil le plus efficace pour la lecture de PDF, notamment pour les documents formatés en colonnes. Le recadrage est mémorisé en quittant le livre.

Comme avec le format EPUB, il est aussi possible d’annoter les fichiers PDF (notes saisies au clavier ou manuscrites).

Les fonctions avancées

Partage sur Facebook

Il s’agit de l’une des principales nouveautés de ce modèle. Malheureusement, je n’ai pas pu tester la fonction de partage sur Facebook qui n’était pas fonctionnelle sur mon exemplaire de test. Le programme de configuration (accessible dans l’onglet “Applications”) renvoyait vers une page d’erreur. Visiblement, Sony devait encore être en train de peaufiner cette fonction une semaine avant la présentation officielle du produit.

Lorsque la fonction sera active, il sera possible de partager un livre (le titre et le nom de l’auteur apparaîtront sur votre profil Facebook, mais sans extrait du texte) ou ses notes. Mais cette fonction est-elle une innovation ? Pas vraiment. Amazon propose une fonction similaire depuis le Kindle 3, tout comme le Kobo Touch. Et contrairement au Kindle, aucun partage sur Twitter est possible. Peut-être que des hackers s’amuseront à ajouter le partage de notes sur ce réseau en bidouillant le système Android du PRS-T2. À suivre.

Utilisation d’Evernote

La principale nouveauté du PRS-T2 est sa compatibilité avec le service de sauvegarde de notes Evernote. Et fort probablement l’une des raisons pour lesquels votre choix pourra se porter sur le PRS-T2.

Si vous utilisez quotidiennement Evernote, ce Sony Reader pourra devenir facilement un calepin numérique, une clé USB avec un écran E-Ink. Grâce à sa connexion Wi-Fi, le PRS-T2 se synchronise avec votre compte Evernote. Contrairement au partage sur Facebook, l’utilisation d’Evernote n’a posé aucun problème. Il est même possible d’exporter des passages d’un ebook, comme un extrait ou une note, directement sur Evernote.

Les articles sauvegardés sur Evernote sont dépourvus de leur mise en page web grâce à l’outil Evernote Clearly. Ainsi, le texte est mis en valeur, tandis que les images et les liens présents dans l’article sont conservés (qui ouvrent automatiquement le navigateur une fois cliqué dessus). Chaque article correspond à un fichier EPUB qui peut être librement copié du PRS-T2 (branché en USB sur un PC/Mac) vers un autre lecteur EPUB.

L’implémentation d’Evernote a presque été poussée jusqu’au bout : il est aussi possible de sauvegarder un article dans Evernote directement depuis le navigateur. Malheureusement, il s’agit uniquement de l’URL vers l’article et non pas son contenu. Encore un petit point à améliorer !

Le navigateur

Le PRS-T2 est équipé d’un navigateur web fonctionnant avec WebKit. Il s’exécute rapidement et permet de consulter agréablement des sites web légers (les versions mobiles fonctionnent mieux) comme Google ou Wikipedia. A ma grande surprise, le temps de chargement d’eBouquin est relativement court. Seul l’affichage est moins fluide sur l’écran E-Ink qu’avec un écran LCD.

Pour cette fonction, le Sony Reader fait mieux que le Kindle 4 et le Kobo Touch. Seul le Kindle Touch propose une expérience de navigation quasi-similaire.

L’application Dessin

Un programme de dessin est accessible depuis le menu “Applications”. Il permet de prendre des notes ou de griffonner rapidement à l’aide du stylet (ou au doigt même si le résultat est moins efficace). Cette fonction en standard sur les Sony Reader depuis plusieurs générations d’appareil est accessoire mais toujours utile dans certaines situations. Etonnant que le Kobo et le Kindle Touch, deux ereaders tactiles, ne sont pas livrés avec un tel programme !

Bien entendu, les dessins réalisés avec l’application peuvent être téléchargés en tant qu’image depuis l’application Reader for Mac/PC.

La librairie

Prévue pour accompagner le lancement du PRS-T1, la librairie Sony a été retardée à plusieurs reprises. La version britannique a ouvert au printemps, mais la déclinaison française se fait toujours attendre. Par conséquent, l’icône “Reader Store” renvoie vers une page blanche tandis que le menu “Plus de contenus” pointe vers le Reader Store européen.

Cependant, grâce au navigateur web et la connexion Wi-Fi du PRS-T2 il est tout à fait possible d’aller acheter sur une autre boutique vendant des ebooks en EPUB (notamment Feedbooks qui dispose d’un site mobile performant). Même si Sony se prépare à lier son ereader à sa librairie numérique, rien n’empêche déjà d’aller récupérer du contenu ailleurs, en attendant son ouverture.

L’autonomie

Sony annonce une autonomie de deux mois en utilisation normale, chose que nous n’avons pas pu vérifier. Après presque une semaine d’utilisation (lecture de quelques ebooks et documents, surf sur certains sites, configuration de l’appareil et récupération des notes depuis Evernote), l’indicateur de batterie indiquait une charge supérieure à 75 %. Difficile de se faire une idée sur une période si courte, mais l’on peut dire que le PRS-T2 fait tout aussi bien que son précédesseur et ses concurrents (Kindle Touch Wi-Fi, Kobo etc.).

L’autonomie réelle dépendra vraiment de votre fréquence d’utilisation, en particulier de l’utilisation du navigateur et du Wi-Fi, composant le plus gourmand en énergie. Pour économiser la batterie, le système Android coupe automatiquement la connexion sans fil dès qu’elle n’est pas sollicitée (fonction désactivable depuis le menu “Paramètres”).

Conclusion

J’ai pu tester le Sony PRS-T2 en avant-première pendant une courte semaine. Entre points forts et déception, ce nouveau Sony Reader reste une référence en matière de reader E-Ink EPUB. Cependant, il est aussi le constat que le livre électronique n’est plus un produit phare de l’innovation Sony.

Même si l’écran E-Ink limite les usages par rapport à une tablette LCD, il faut reconnaître le manque d’inventivité des fabricants. Le partage des textes sur Facebook est dans l’air du temps, dans l’euphorie autour de la lecture sociale. Le support d’Evernote est une fonctionnalité intéressante, qui intéressera sûrement les utilisateurs du service, et à laquelle les autres fabricants n’ont toujours pas pensé. Mais quid d’un outil de prises de notes amélioré, comme la possibilité d’organiser ses notes, de les séparer en différentes versions et de rendre plus complète la fonction d’export. Sony aurait pu chercher à séduire l’utilisateur exigeant et aguerri. L’intégration d’Evernote est juste un premier pas.

Le PRS-T2 est-il un produit grand public ? La liseuse sera en vente en France début septembre au prix de 149 €TTC (cf. boutique en ligne SonyStyle.fr), soit vingt euros de plus que le Kindle Touch Wi-Fi (cf. notre test). Il est cinquante euros plus coûteux que le Kobo by FNAC (99 €) même si ce dernier est loin d’être aussi agréable à utiliser et complet que le reader de Sony. Malheureusement, le PRS-T2 est le reader 6 pouces le plus cher du marché…

L’année dernière, je parlais du PRS-T1 comme un reader “milieu de gamme compétitif”. Force est de constater que le PRS-T2 est un bon reader “milieu de gamme” (existe-t-il toujours des ereaders haut de gamme ?), avec des fonctionnalités intéressantes et un bon moteur de lecture, mais beaucoup moins abordable que ses concurrents aujourd’hui en vente autour de 100 euros. La liseuse de Sony reste donc une référence en matière de lecteur d’ebooks en EPUB et en PDF, mais l’époque où le coût supérieur des appareils Sony était souvent le prix de l’innovation ou de fonctions avancées semble révolue.

Les lecteurs numériques aguerris se laisseront sûrement tentés par cette liseuse mais pour l’utilisateur grand public, qui a des besoins simples, le PRS-T2 est malheureusement trop cher. L’arrivée de la librairie Sony changera peut-être la donne en proposant un écosystème de lecture presque aussi complet que celui de ses concurrents.


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