Magazine Société

La Vallon de Sales et la Brèche du Dérochoir

Publié le 18 août 2012 par Assouf
De la nostalgie - voilà le sentiment envahissant à la fin de cette randonnée - que dis-je ? à la fin : dès le demi-tour ! Jamais la déchirure - devoir repartir... - ne fut plus grande. "C'est un paradis, ici..." Oui.
La Vallon de Sales et la Brèche du DérochoirReprenons par le commencement. Lyon, 4h du matin : un thermos de thé rempli et en avant vers Sixt-Fer-à-Cheval (en ce moment, je suis dans les noms fabuleux). A 6h30, j'ai le sac sur le dos, sur le parking du Lignon (1180m), un peu au-delà de la belle Cascade du Rouget. Il fait plutôt frais, et la montée dans la forêt en est rendue très appréciable - très facile. En fait, la randonnée est facile, avec ses 18km et 1000m+. Certes, les très nombreux randonneurs croisés lors de ma descente semblaient rivaliser de décomposition et de liquéfaction, mais ils n'ont pas profité du petit vent ni de l'ombre matinaux. Je maintiens pourtant que la randonnée est assez facile, la montée se faisant qui plus est par étages d'une cascade l'autre comme nous le verrons. 

La Vallon de Sales et la Brèche du Dérochoir

Cascade des Pleureuses

Avant même la première cascade - la Cascade des Pleureuses (1429m) - un randonneur observe des cerfs dans le pierrier en face. Ils sont 4 montés jusque-là et quelques minutes plus tôt, un chamois descendu lui jusque-là les accompagnait... Les pleureuses pleurèrent à chaudes larmes (fraiches), à en juger par le débit du Torrent de Sales... 

La Vallon de Sales et la Brèche du Dérochoir

Cascade de Sales

La Vallon de Sales et la Brèche du Dérochoir

Cascade de Trainant

Le sentier (une variante du GR 96) marque alors un petit replat avant l'étage suivant : la Cascade de Sales (1639m). On peut l'observer depuis le sentier incrusté dans la paroi rocheuse - ça peut être glissant s'il pleut, heureusement qu'il y a des rampes métalliques. Par temps sec, aucun souci. On poursuit dans les Gorges de Sales jusqu'à la Cascade de Trainant (1756m). Là, quelques lacets en rive du torrent (je repère le site comme idéal pour une petite pause-déjeuner au retour). Puis, la pente devient moins raide, et quelques marmottes se lèvent : c'est l'arrivée au Refuge de Sales (1870m).

La Vallon de Sales et la Brèche du Dérochoir

Le GR dans la roche


La Vallon de Sales et la Brèche du Dérochoir

La Vallon de Sales et la Brèche du Dérochoir

Là, un grand habitué des lieux m'attend. J'ai droit au topo naturaliste ! Ça met l'eau (qui vient de disparaitre puisque le torrent est souterrain depuis Trainant) à la bouche... Monté hier soir avec ses enfants, les bouquetins étaient sur le sentier... et une hermine est venue jouer. Les chamois sont souvent un peu plus haut, sur les arrêtes... Il y a aussi des fouines, des renards, un chevreuil et un lièvre variable qui se baladent dans le coin... Ce sera tout ? Non : au Dérochoir, il y a une marmotte célèbre depuis 3 ou 4 ans pour aller vers les randonneurs, à la recherche du sel sur les lanières des sacs-à-dos ou les mollets imbibés de transpiration. Et les oiseaux, qui sont des cons, certes, mais qu'on aime bien quand même ? Ici, c'est le territoire du gypaète barbu et ses 3m d'envergure ! Diantre ! Un couple d'aigles royaux et leurs 2 aiglons, nichant au-dessus de Sixt, viennent chasser la marmotte ici, parfois. Sinon : grand corbeau, vautour, chocard, etc. etc. J'apprends également que la marmotte ne crie qu'une fois lorsqu'elle avertit ses amies d'un danger aérien... de quoi repérer la trajectoire et prévenir l'arrivée d'aigles ou gypaètes...
On passerait bien sa journée dans le cirque en divagations et observations...

La Vallon de Sales et la Brèche du Dérochoir

Raymond et les autres

M'enfin, pour le moment, je monte. Je traverse le Grand Pré (1914m), magnifique étendue herbeuse entourée de lapiaz. Et j'attaque la montée vers la Brèche du Dérochoir (2171m). Tranquille, très tranquille, même si les rayons du Soleil me frappent enfin à quelques encablures du sommet. Avant cela, il faut se traîner Raymond, le mouton, et ses amis, effrayés par mon arrivée. Ils s'enfuient... en suivant le sentier !... Plus cons que les oiseaux, eux... Il y en a un, un ! qui a fini par avoir l'idée de s'écarter du sentier - je passe, et le voilà tranquille. Les autres ont alors agi comme des moutons, ils ont suivi bêtement... la bonne idée !

La Vallon de Sales et la Brèche du Dérochoir

Lapiaz - crevasses

Bref... c'est vraiment remarquable, je veux dire : c'est extraordinaire comme l'Objectif du jour se dérobe littéralement jusqu'au dernier pas, le dernier ! Et pas question d'en faire un de plus : un à-pic de 300m nous attendrait depuis que la montagne s'est effondrée en 1751. Ah ! oui : pas question de faire cette randonnée par temps de brouillard, bien évidemment ! Rien que les lapiaz, qui forment des crevasses, constitueraient autant de guet-apens. Alors le Dérochoir...
L'Objectif ? le Mont-Blanc. Là ! juste là ! juste en face ! Majestueux. Mont-Blanc le Grand. Rah ! C'est magnifique. Et on ne le voit donc qu'au dernier pas à faire avant la falaise... 

La Vallon de Sales et la Brèche du Dérochoir

Vue en arrivant à la Brèche du Dérochoir

La Vallon de Sales et la Brèche du Dérochoir
La Vallon de Sales et la Brèche du Dérochoir
La Vallon de Sales et la Brèche du Dérochoir

La Vallon de Sales et la Brèche du Dérochoir

La vallée...

La Vallon de Sales et la Brèche du Dérochoir

Encore le Mont-Blanc...

La Vallon de Sales et la Brèche du Dérochoir

Et lui, c'est qui ?


La Vallon de Sales et la Brèche du Dérochoir

Deux montgolfières !!

 

La Vallon de Sales et la Brèche du Dérochoir

La Pointe du Dérochoir : c'est là-dedans qu'on passe quand on monte de Plaine-Joux !


La Vallon de Sales et la Brèche du Dérochoir

A-pic ou pas à-pic ? - Aiguille Verte (je crois)

La Vallon de Sales et la Brèche du Dérochoir

Faut pas tomber là-dedans !?


C'est si beau qu'on pourrait rester là toute la journée. Je trouve en effet la fameuse marmotte, qui vient tout près... Tiens, des montgolfières. Oh ! des randonneurs dans le Passage du Dérochoir : on peut passer de l'autre côté, par un chemin très bien équipé apparemment, à la limite quand même de l'escalade, dans l'impressionnante falaise... Et voilà un grand bruit de battement d'ailes : le temps de se retourner, le Grand Corbeau avait plongé derrière... Mais les chocards arrivent... avec leur beau bec jaune. Il y en a même un qui se met à chanter ! Quand on pense à tout ce qui se vend aujourd'hui... 

La Vallon de Sales et la Brèche du Dérochoir

Un chocard arrive, très agile pour virevolter le long des falaises


La Vallon de Sales et la Brèche du Dérochoir

Bah il est bagué, lui

La Vallon de Sales et la Brèche du Dérochoir

C'est lui le chanteur

La Vallon de Sales et la Brèche du Dérochoir

Plus tard en redescendant : ils sont nombreux... Parait même qu'ils volent parfois à 500 !


 

La Vallon de Sales et la Brèche du Dérochoir

Je viens de voir passer une fouine... je me retourne : "Coucou" - la fameuse marmotte


La Vallon de Sales et la Brèche du Dérochoir

La Vallon de Sales et la Brèche du Dérochoir

La Vallon de Sales et la Brèche du Dérochoir

La Vallon de Sales et la Brèche du Dérochoir

"J'ai faim quand même, au revoir"


Je retrouve mon guide qui vient passer la journée ici avec ses enfants... J'espère qu'il aura vu passer le gypaète, ou quelque aigle royal... que la marmotte partie manger dans les herbages un peu plus haut sera redescendue voir les enfants... 
Et moi, je finis par prendre le chemin - le même - du retour...
La Vallon de Sales et la Brèche du Dérochoir

La Vallon de Sales et la Brèche du Dérochoir

Le Grand Pré


La Vallon de Sales et la Brèche du Dérochoir

Le Vallon de Sales


Quelques fleurs
La Vallon de Sales et la Brèche du Dérochoir


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Assouf 938 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazine