Le plus souvent, l'activité est partielle et concentrée sur les deux premières années de la retraite
Les retraités sont de plus en plus nombreux à cumuler pension et emploi pendant les premières années de leur retraite. Un rapport vient d'être publié sur ce sujet qui apporte quelques précisions sur ce dispositif libéralisé depuis 2009.
L'Inspection générale des affaires sociales (Igas) a récemment publié un rapport « d'évaluation sur le cumul emploi retraite » en France. Les retraités qui conservent une activité professionnelle seraient officiellement 500.000 sur un total de 15 millions de pensionnés.
En pourcentage c'est très peu, mais la possibilité de cumuler un revenu d'activité avec une pension est récente. Auparavant très restrictive, elle a été élargie à partir de 2003 et totalement libéralisée en 2009. Depuis lors, les retraités « cumulards » sont de plus en plus nombreux.
Trois fois plus nombreux en six ans
Pour le seul régime général des salariés du privé, ils étaient 120.000 en 2005 et 310.000 en 2011, presque trois fois plus en six ans seulement. Entre 7 et 8% des nouveaux retraités ont recours à cette formule, mais pour une durée courte de moins de deux ans. Toutefois, 30% des femmes et un quart des hommes continuent à cumuler pendant plus de 5 ans.
Le cumul emploi-retraite est plus répandu parmi les travailleurs indépendants (plus de 1 sur 10). On observe un nombre important d'auto-entrepreneurs de plus de 60 ans. Les revenus apportés par leurs créations d'activité restent faibles puisque près de 27 % d'auto-entrepreneurs de plus de 60 ans ont déclaré un chiffre d'affaire d'affaires nul en 2010. Ils sont encore plus nombreux dans les professions libérales en fonction des métiers exercés (11,3% chez les artisans et commerçants). En revanche il est nettement moins présent chez les retraités de la fonction publique, en raison des règles restrictives d'emploi.
Portrait d'un cumulard
Qui sont donc ces retraités qui continuent à travailler et pourquoi ? Chez les retraités du régime général, la majorité des actifs travaillent dans le cadre d'un aménagement de leur fin de carrière dans l'entreprise. Ce sont majoritairement des hommes (60%) qui disposent d'un niveau de pension supérieur aux autres retraités. Ils ont généralement entre 60 et 64 ans (50,8%) et un tiers ont entre 65 et 69 ans. On trouve les plus âgées d'entre eux chez les agriculteurs (+75 ans) et uniquement dans cette catégorie professionnelle.
L'activité étant surtout partielle, la moyenne des revenus générés est de l'ordre de 6.200 euros par an pour les hommes et de 5.000 euros pour les femmes. Au total, un retraité actif gagne en moyenne quasiment 1.600 euros, soit 30% de plus que celle des inactifs.
C'est bon... pour les finances publiques
L'impact de cette situation de cumul sur les finances publiques est difficile à mesurer en raison d'un manque de statistiques. Le point notable et positif pour l'Etat, c'est que les cumulards continuent de cotiser. Toutefois, la pension ne s'en trouve pas majorée pour autant car ils ont liquidé leurs droits. Autre avantage souligné par l'Igas, le cumul permet d'augmenter le taux d'emploi des plus de 60 ans. L'Institut se prononce donc en faveur d'un développement du dispositif.
Ce que l'enquête ne précise pas, c'est si les cumulards continuent à travailler par goût pour l'exercice d'une activité ou par nécessité économique d'une part, pas plus que n'est porté à notre connaissance la nature de leur activité passée et actuelle ainsi que sa pénibilité.
Source : Inspection générale des affaires sociales