Il y a trois jours, dix secrétaires nationaux de l’UMP publiaient une tribune dans l’Express, relayée immédiatement par de nombreux autres journaux. Comme le sujet n’a visiblement intéressé aucun de mes collègues blogueurs à ma connaissance (mais peut-être ais-je lu trop négligemment mon Reader, anesthésié par la torpeur estivale, et dans ce cas, qu’ils se signalent dans les commentaires pour concourir utilement à l’analyse), c’est donc moi qui m’y colle…
En écho au bilan des 100 jours de François Hollande, le texte est co-signé par d’illustres inconnus, qui tentent de lancer un mouvement (un de plus…) intitulé « la nouvelle donne ». Ces gens tentent de rassembler les énergies éparses à droite avec pour volonté affichée de dépasser une guerre des chefs d’autant plus fratricide que l’UMP est particulièrement machiste, face à une gauche (oui mais laquelle…) qui selon eux « concentre tous les pouvoirs » (la faute à qui ?), dans la perspective de leur congrès de novembre. Sortira de ce dernier le nom de l’heureux vainqueur, dirigeant du parti, et donc probable candidat aux présidentielles de 2017 si la tradition droitière est respectée d’ici là. De son nom dépendra la stratégie mise en œuvre par la droite dans l’avenir. Nous aurons donc droit dans le menu, au choix, à une droite suspecte de collusion avec le FN autour des idées de la droite dure dite « populaire » (j’ai de ce terme quant à moi une conception plus noble…), à une droite républicaine, humaniste et sociale, héritière notamment de Philippe Seguin, ou à une droite du grand écart tentant de réconcilier ses extrêmes sans se positionner trop clairement pour ne pas risquer l’éclatement, dans une logique de ni-ni, au risque de l’illisibilité.
Sauf que. L’intention des co-signataires de cette tribune pourrait m’apparaître sincèrement louable, si ce n’est qu’on ne rassemble pas autour de personne, et que leur manque de visibilité ne permet pas de peser véritablement sur la nature du débat qui doit effectivement se tenir, à droite, sur leurs futures orientations et valeurs. Et je ne suis pas certain que la droite soit en capacité de faire son autocritique au vu de l’orgueil et des certitudes qu’elle nous assène par la bouche de ses représentants à longueur de journée quel que soit les dossiers. Malgré leur défaite, les éléments de langage sont connus, rebattus, et aucun de ces gens là ne nous confirme qu’ils aient démérité, en dépit de la lourdeur d’un bilan plus que négatif en termes de cohésion nationale et d’une régression sociale sans précédents depuis les années trente. Qu’importe leur échec ! ce sont eux les meilleurs, assurément. Le roi est mort ? Vive le roi !