Alain MINOD.

Par Ananda

HORS LES MURS DE L’IMITATION

Tête-à-tête avec le macadam marbré

Lustré par plaques blanches et jaunes

Moucheté de longs silences …


On se pénètre de l’air piquant

On respire vers le ciel bleuâtre

Qui finit sa nuit


Les voix de l’intérieur

Calment la solitude

Un peu trop serrée

Par le temps


La musique variée chuinte

Elle calme l’âme - un moment

Serrée contre la ville

Endormie


Mais la jeunesse s’invite

Au petit matin

Elle court

Dans ses mots

Et fait hurler

Ses mobiles

A-t-elle

Fini

De

Festoyer ?


Au même moment

Les nids dans la pierre

Baillent à leurs fenêtres bleues


Le ciel blanchit

Terre à terre – terre à pierre

Ne s’en bâtissent pas moins

Des montagnes de clarté

Sur l’espace où gisent

Les toits


Ici où s’abandonnent

Des amoureux

A leurs baisers –

Des voix présentes

Montent comme contre

La plus grande fréquence

Des fauves automobiles …

O l’éclat des rires d’un côté

Et les chuchotements des amoureux de l’autre


Le silence s’est tu

Il a armé notre voix …

Au vif levé du matin

On pique de la tendresse

On souffle sur le feu de la parole

Comme sur la chair du proche

Ainsi s’invente dans

Les nerfs de

La présence

De quoi

Passer outre

Tous les lointains


Là – justement –

A l’autre bout de l’avenue

Se pressent des jeunes

En colonie

D’où

Viennent-ils

Vont-ils ?


Aussitôt quelques immeubles

S’auréolent de lumière

Et le ciel vire

Au bleu

Azur


Peser le temps

À sa main qui court

Pour saisir une éternité

Et abolir les frontières de l’être

Dans le flux ininterrompu de la présence

Ici – pour ne pas sombrer

Dans la vitesse

Ici- pour ne pas chuter

Dans l’indifférence


Théâtre chez la jeunesse

Acteurs qui se révèlent mimer

D’autres acteurs :

Le monde ouvert

A cet autre

Parole


Cet art joint au nôtre

À chaque fois

Concentré

Dans

Le prisme

De l’écoute – du regard

Et des lumières


Mais le notre abat les murs de l’imitation


Ah ! Voir encore

Les rares passants

Pressés par le travail

Le lendemain du 15 août !

Labeur encore et encore

Poussé dans l’oubli

De la vacance

Qu’ils volent

Le temps

Dès qu’ils

Le peuvent !


Alain Minod.