HORS LES MURS DE L’IMITATION
Tête-à-tête avec le macadam marbré
Lustré par plaques blanches et jaunes
Moucheté de longs silences …
On se pénètre de l’air piquant
On respire vers le ciel bleuâtre
Qui finit sa nuit
Les voix de l’intérieur
Calment la solitude
Un peu trop serrée
Par le temps
La musique variée chuinte
Elle calme l’âme - un moment
Serrée contre la ville
Endormie
Mais la jeunesse s’invite
Au petit matin
Elle court
Dans ses mots
Et fait hurler
Ses mobiles
A-t-elle
Fini
De
Festoyer ?
Au même moment
Les nids dans la pierre
Baillent à leurs fenêtres bleues
Le ciel blanchit
Terre à terre – terre à pierre
Ne s’en bâtissent pas moins
Des montagnes de clarté
Sur l’espace où gisent
Les toits
Ici où s’abandonnent
Des amoureux
A leurs baisers –
Des voix présentes
Montent comme contre
La plus grande fréquence
Des fauves automobiles …
O l’éclat des rires d’un côté
Et les chuchotements des amoureux de l’autre
Le silence s’est tu
Il a armé notre voix …
Au vif levé du matin
On pique de la tendresse
On souffle sur le feu de la parole
Comme sur la chair du proche
Ainsi s’invente dans
Les nerfs de
La présence
De quoi
Passer outre
Tous les lointains
Là – justement –
A l’autre bout de l’avenue
Se pressent des jeunes
En colonie
D’où
Viennent-ils
Où
Vont-ils ?
Aussitôt quelques immeubles
S’auréolent de lumière
Et le ciel vire
Au bleu
Azur
Peser le temps
À sa main qui court
Pour saisir une éternité
Et abolir les frontières de l’être
Dans le flux ininterrompu de la présence
Ici – pour ne pas sombrer
Dans la vitesse
Ici- pour ne pas chuter
Dans l’indifférence
Théâtre chez la jeunesse
Acteurs qui se révèlent mimer
D’autres acteurs :
Le monde ouvert
A cet autre
Parole
Cet art joint au nôtre
À chaque fois
Concentré
Dans
Le prisme
De l’écoute – du regard
Et des lumières
Mais le notre abat les murs de l’imitation
Ah ! Voir encore
Les rares passants
Pressés par le travail
Le lendemain du 15 août !
Labeur encore et encore
Poussé dans l’oubli
De la vacance
Qu’ils volent
Le temps
Dès qu’ils
Le peuvent !
Alain Minod.