Lorsque le Signe apparaîtra au-dessus de la création,
Lorsque les enfants avec des cheveux blancs naîtront,
Les hommes seront accablés sous la peste, la famine et la guerre,
Les sorts changeants, les destins où les larmes coulèrent.
Hélas ! que d’enfants pleureront à travers les nations,
Pleureront abandonnés par les leurs, et dans des manteaux les enseveliront,
Les coucheront au sein de la terre mère des races,
Tout mêlés de poussière et de sang, ô temps de disgrâce !
Hommes des derniers âges, ô malfaisants, ô violents,
Ô stupides, ô vous qui ne saurez pas, lorsque sera venu le temps
Où les femmes n’enfanteront plus, que ce sera l’été de la moisson terrestre.
Et la fin sera proche, lorsque viendront certains faux prophètes
Et qu’ils répandront leurs mensonges à travers les humains..
Malheur à vous, ô vous qui serez surpris ce jour-là le ventre plein,
À vous qui serez en train d’allaiter les petits enfants,
À vous qui serez sur mer à bord de vos bâtiments !
Malheur à vous qui contemplerez cette journée-là !
Car une immense nuit l’espace infini recouvrira,
Du levant du soleil au couchant et du midi au nord.
Et un immense fleuve de feu brûlant encore
S’écroulera des hauteurs du ciel et dévastera tous les lieux,
Et la terre, et l’immense océan, et la mer bleue,
Et les lacs, et les fleuves, et les sources, et le sombre pays des morts,
Et le pôle céleste. Et dans le ciel les astres encore
Se rejoindront, et s’uniront dans l’immense forme vide de l’éther.
Partout du ciel des étoiles tomberont dans la mer,
Et toutes les races humaines claqueront des dents.
Elles brûleront dans le fleuve, et dans le soufre, et dans le feu plein d’élan
Qui fera flamber sous eux le sol, et la cendre recouvrira l’univers.
Alors gésiront dans le vide les éléments de l’univers,
L’air, la terre, la mer, la lumière, les jours et les nuits, et le pôle.
L’air ne soutiendra plus les ailes des oiseaux dans leur vol.
Les poissons nageurs ne flotteront plus à travers les mers,
Les bâtiments chargés ne navigueront plus sur les mers,
Les bœufs ne traceront plus leurs sillons droits à travers les terres,
Le vent ne frémira plus à travers les arbres, mais tout l’univers créé
Se fondra en un, et se dissoudra dans la pureté.
Alors apparaîtront les immortels ministres du Dieu éternel,
Michel, Gabriel, Raphaël et Uriel.
Poésie grecque traduit par Robert BRASILLACH,
dans Anthologie de la poésie grecque.
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