[anthologie permanente] Homero Aridjis & Yves Bonnefoy

Par Florence Trocmé

L'été est le temps des rediffusions ! Poezibao revient donc sur ses pas et reprend les tout premiers temps de l' anthologie permanente. Elle s'appelait alors l' almanach poétique et a commencé à paraître le 1er janvier 2002 sur le site Zazieweb aujourd'hui disparu (ce qui fait que les poèmes choisis à l'époque ne sont plus accessibles). Les extraits étant très courts à l'époque, Poezibao en publiera deux chaque jour de cet été.


(20 février 2002)/ Homero Aridjis
tu viens dans la maison de tes parents
rendre visite à ton enfance
et la poignée de la porte
te reste dans la main
Tu longes le couloir
qui menait à ta chambre
et tu trouves des ombres
assises sur les bancs
Dans la pièce où tu dormais
il y a un jardin intérieur
mais que le lit est sec
et les murs glacés !
[...]
Le maison de ton enfance
est un paradis en ruine.
Homero Aridjis in Nouvelle Revue Française, n° 555, octobre 2000, page 238 (traduction de l'espagnol de Anne-Marie Casès).
*
(21 février 2002)/ Yves Bonnefoy
Tout cela, mon ami,
Vivre, qui noue
Hier, notre illusion,
À demain, nos ombres.
Tout cela, et qui fut
Si nôtre, mais
N'est que ce creux des mains
Où eau ne reste.
Tout cela ? Et le plus
Notre bonheur :
L'envol lourd de la huppe
Au creux des pierres.
Yves Bonnefoy, Les Planches courbes, Mercure de France 2001, page 33.