Au cas où vous vous poseriez la question, oui je concoure pour le prix du titre le plus bidon de la blogosphère et j’y crois !
Cela faisait un petit moment déjà que je souhaitais lire ce Queen Crab de Jimmy Palmiotti et Artiz Eiguren, dont la couverture avait fait sensation il y a quelques mois. Voilà qui est fait, et je dois dire que c’est une bonne chose de faite tant la preview m’avait donné espoir avec cette histoire de femme aquatique au destin particulier.
Et pourtant, on ne peut pas dire que la vie de Ginger Drake soit au départ phénoménale. A quelques jours de son propre mariage, l’état des lieux quelque peu désabusé qu’elle fait sur sa vie en dit long sur ses aspirations, être une fille normale et laisser faire le cours des choses, ni plus ni moins. Heureusement sa soeur Nikki (qu’elle aime traiter d’attardée) est loin de la laisser tranquille, et elle ne peut s’empêcher de continuer de voir son PQR et confident, Vincent.
Oui mais voilà, voir son mari filer tout droit chez sa maîtresse le soir de ses noces, succomber au harcèlement sexuel de sa supérieure hiérarchique et pourquoi pas se faire passer par dessus bord lors de sa croisière de lune de miel… On ne peut pas dire que la vie de Ginger sente bon les embruns.
Et si tout prédestinait à ce que Ginger et sa vie insipide sombrent ensemble dans les abîmes, une lueur aveuglante changea son destin ainsi que l’extrémité de ses bras, puisque notre héroïne va se retrouver à son réveil munie de deux pinces de crabe gigantesques en guise d’avant bras.
Et bien si je devais donner un petit bémol à cette oeuvre, c’est justement à ce sujet, on ne saura vraiment jamais ni comment ni pourquoi Ginger s’est transformée en fruit de mer, et je trouve ça d’autant plus dommage que la fin du récit, jusque là touchant et “réaliste”, se termine en queue de poisson au regard du futur de son héroïne, peut être est-ce alors à nous de nous inventer notre propre suite, une histoire facile à la Fathom ou je ne sais quoi d’autre, j’aurais aimé que Jimmy aille un peu plus loin.
Et certains seront sans doute déçus du trait d’Artiz Eiguren, pas forcément à même de retranscrire visuellement la détresse de son héroïne face à son état physique, mais l’intrigante histoire de Ginger, qui est au final tellement prenante, fait oublier bon nombre d’aspects.
Queen Crab, sans vouloir vous en dévoiler tous les aspects, résonne quand même comme une oeuvre inachevée (mais ici, c’est plutôt à percevoir comme un compliment !) tant l’on reste sur sa fin, étant elle même très évasive avec une psychologie des personnages à peine effleurée.