Magazine Cinéma
Julie Delpy est une française à l’étranger. Elle n’en demeure pas moins sympathique, n’hésitant pas à écorner l’image de ses compatriotes dans cette comédie pétillante, suite au non moins amusant Deux jours à Paris. Pour ce second volet d’une étude sociologique, légère au demeurant mais plus subtile qu’elle ne le laisse paraître, elle inscrit son intrigue dans la Grosse Pomme, un New-York d’artistes un peu bobos, où vendre son âme est une démarche artistique à part entière, un géant urbain où sa famille de Bidochon peut vraiment faire tâche. La cinéaste, elle, incarne Marion, en couple avec Mingus (Chris Rock) et leurs enfants. Sans volonté particulière d’enchaîner les plans étudiés, et sans réelle ligne de conduite, elle parvient tout de même à faire de sa parenthèse une charmante étude sur le choc des cultures, faisant s'entrechoquer la superficialité de l’américain au sans-gêne français.
De ses clichés, elle tire des scènes cocasses, parfois même très drôles (on pense aux engueulades avec la sœur notamment). De ses personnages, qui frôlent la caricature, de vrais instantanés de vie. Le film, lui, est très dans l’air du temps, avec un côté indie revendiqué sans être trop appuyé, et fait de son mélange tragi-comique un vrai délice. Pas étonnant que Vincent Gallo, l’artiste indé par excellence ait choisi d’y faire une courte (mais amusante) apparition. Au final, Two days in New-York prend des postures (woody)-alleniennes remarquables, qui rappellent le bon vieux temps où le cinéaste filmait Manhattan.