The siren
Saison 1, Episode 6 sur 12
Diffusion vo: SkyOne – 12 août 2012
Alors que Sinbad croit venir en aide à une naufragée, il se fait capturer par une sirène qui lui aspire lentement ses souvenirs heureux …
Alors qu’on se trouve à la mi-saison, la série semble trouver un axe d’orientation. Jusque là, on était avant tout sur une vague destination lointaine mais sans véritable objectif. Maintenant, il faut faire demi-tour pour aller sauver mamie. C’est plutôt bienvenue d’avoir une direction claire à suivre pour les personnages et elle arrive au bon moment puisqu’il semble qu’on ait fait le tour des différents protagonistes avec une présentation sommaire qui ils sont et le renforcement des liens entre eux.
On est face à un équipage où tous ont quelque chose à fuir. C’est ce passé à oublier qu’ils ont en commun qui leur permet de s’unir contre l’adversité. Vivons dans le présent et entre-aidons nous. Et c’est plutôt bien fichu. On le voit ici avec Rina qui a maintenant totalement confiance dans les autres membres du Providence et est prête à agir pour eux. Une donnée loin d’être acquise avant et qui s’explique par son passé où elle fut vendue en esclavage par ses parents. On peut dès lors comprendre qu’elle ne veuille plus faire confiance à qui que ce soit. Et pourtant, le providence a su lui permettre de réouvrir son coeur aux autres, grâce aux actions de Sinbad et Anwar dans les épisodes précédents et le non jugement des uns sur les autres (on le voit particulièrement bien dans l’épisode avec le casino du désert, om ils lui pardonnent ses écarts sans demander d’explication).
Chaque personnage possède donc son passé trouble mais c’est ce passé qui leur permet d’être ceux qu’ils sont aujourd’hui. Sans les pillages, Gunnar n’aurait peut-être jamais pris conscience de qui il était comme il l’a fait et Rina ne serait peut-être pas prête à donner sa vie pour ses compagnons. Mais ce passé, il faut savoir l’accepter, le faire sien et surtout, en faire une force pour le présent. C’est ce que rappelle bien Sinbad, lorsqu’il se retrouve face au souvenir de ses mauvaises expériences. Il peut leur tourner le dos et littéralement les oublier. Mais il sait aussi qu’elles lui sont nécessaires pour continuer à être qui il est et à progresser. Cela reste une morale simple mais elle est bien amenée dans cet épisode et évite d’être trop moralisatrice justement ou trop gnan-gnan.
Et cela se fait aussi grâce à Sayid de Lost. Son passé, ses choix le conduisent à agir maintenant de la manière dont il le fait. Il incarne l’autre façon de faire face à son passé. Sinbad se sert du sien pour en tirer des leçons et avancer, s’améliorer, alors que lui semble lier à ce passé: pour lui, le passé conditionne le présent et il ne peut s’en défaire. Parce qu’il a agi comme cela dans le passé, il est condamné à agir de la même manière aujourd’hui. C’est une toute autre conception du rapport au passé et c’est intéressant de voir ce parallèle entre ces deux ennemis, bien mis en place par l’épisode.
Par contre, tout n’est pas rose non plus dans l’épisode. Le principal problème reste quand même le rythme. C’est lent, voire très lent au début. C’est toujours lent par la suite mais un peu moins tout de même lorsque Rina et Anwar arrivent à leur tour sur l’île. Et puis la sirène manque de charme et de charisme. Il est assez dificile de croire qu’elle a pu ensorceler des dizaines d’hommes afin de se nourir de leurs expériences heureuses.
Bref, 7.5/10
Avec un rythme plus soigné, l’épisode aurait été meilleur. Là, il est juste bon, grâce à un message simple mais qui passe bien.