Notre-Dame de Paris
Ma patronne
Ce monde toujours en guerre
Ne se dessécherait-il pas
Comme peau de chagrin ?
Pour moi pauvre pèlerin
Gardez-moi de trop ruminer
D’un bout à l’autre de l’année
Rabaissez ma faconde
Mes folles prétentions
Même sous aspect d’humilité
Voyez mon orgueil foncier
Toujours se dresser.
Ne me jugez pas sur mes actes
Ni sur mes oeuvres imparfaites
Mais sur mes intentions
De meilleur ton.
Bonne Mère
Prenez-moi par la main
Comme un enfant docile
Devant les abîmes invisibles
Qui bordent le chemin.
Nos Anciens ne se vantaient pas
De faire Art Sacré en exclusivité
Travaillant souvent pour la gloire
Sans trop chanter victoire
Le nez baissé sur leur ouvrage
En leurs coeurs sincères silencieusement
Vous adressant constant hommage.
« Non nobis Domine
Sed nomini tuo da gloriam »
Gravaient au faîtage
De la Cathédrale achevée
Les vieux Compagnons
Dont on ne sait plus le nom.
Georges ROUAULT (1871-1958), peintre français.
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