Dans le monde automobile actuel, les constructeurs n’ont pas vraiment le choix de créer des alliances entre eux. En effet, le prix de la sophistication technique doit être réparti afin de rendre les coûts de développement plus abordable. Raison de plus pour Suzuki puisque celui-ci dispose de moyens plus limités. C’est ainsi que les modèles Swift+ et la défunte Verona proviennent de chez GMDAT (ex-Daewoo) et la SX4 a été développée conjointement par Suzuki et Fiat. Seul le Grand Vitara est un pur Suzuki. Pour sa part, le Suzuki XL7 2008 partage sa plate-forme avec les Chevrolet Equinox et Pontiac Torrent. Ils sont tous construits au Canada, en Ontario, à l’usine CAMI, propriété conjointe de Suzuki et General Motors. Suzuki a toutefois modifié cette plate-forme pour accommoder sept passagers et s’est payé le luxe d’un moteur exclusif, un V6 de 3,6 litres qu’il assemble lui-même au Japon.
Suzuki étant reconnu comme un spécialiste des petits véhicules, on est surpris par les dimensions du XL7. La grille de calandre arborant l’énorme logo de Suzuki est entourée de phares arborant une forme qui, à défaut de plaire à tous, est originale. Ce qui fait que, même s’il est issu de la même usine, il a sa propre personnalité. On a aussi créé une ligne arrondie pour le pilier D afin d’accentuer l’effet allongé du véhicule. Les miroirs me sont apparus très petits en comparaison avec ceux de la SX4 essayée précédemment. Bizarre étant donné la grosseur du véhicule.
J’avais essayé l’an dernier la version à traction intégrale du Suzuki XL7. J’ai eu droit cette année à la version JLX à traction avant. L’accès à bord est excellent autant à l’avant qu’à l’arrière. Seule la banquette de troisième rangée est plus difficile d’accès. J’en reparlerai plus loin. Les sièges avant en cuir sont confortables mais le support latéral est plutôt faible. Je n’ai pas senti la même qualité de finition que dans la SX4. L’aménagement est d’inspiration GM quoique légèrement adapté par Suzuki. L’affichage est clair, chiffres blancs sur fond noir, et toutes les commandes sont à portées de la main. L’aménagement beige de mon véhicule d’essai était agréable à l’œil et faisait un beau contraste avec les appliques de faux bois. La couleur beige est toutefois salissante. Le chauffage est efficace puisqu’il a été généreusement testé pendant cette froide semaine. Les sièges chauffants sont aussi efficaces et plus j’en essaie dans différentes marques de véhicules, plus je m’aperçois qu’à –15C et moins, ils sont plutôt longs à chauffer. La sonorisation est bonne avec la radio AM/FM/XM et les CD. Je dois ici modifier mon opinion au sujet de la radio satellite. Ceux qui me lisent régulièrement savent que je n’avais pas une très haute opinion de la radio satellite. Toutefois, pendant les deux derniers jours de l’essai, j’ai écouté la station XM8, celle des années ’80, décennie à laquelle je suis resté accrochée. J’ai particulièrement aimé le choix de musique qui englobait des succès que je n’avais pas entendu depuis longtemps. Alors, si vous n’avez pas le temps de magasiner les CD ou de vous en graver sur l’ordinateur, le forfait mensuel peut peut-être vous intéresser. Comme quoi seuls les fous ne changent pas d’avis !
Un petit détail d’aménagement bizarre se retrouve au niveau de la poignée d’ajustement du siège du passager avant. Celle-ci est très longue et elle est difficile d’utilisation lorsqu’on est assis sur le siège. Tellement que, à force d’essayer de la tirer très haut, on risque de la casser. Au sujet de la banquette de troisième rangée, même si elle n’est guère plus confortable que celle de la concurrence, elle a le mérite d’être plus facile d’accès que toutes celles que j’ai essayées jusqu’ici. En fait, le problème avec ces banquettes, c’est que l’espace pour les jambes est plus que limité pour ne pas dire inexistant. Et il ne faut pas être claustrophobe car on s’y s’en plutôt renfermé. Limiter son utilisation à des enfants est une brillante idée. L’espace cargo est excellent si la troisième banquette est repliée dans le plancher et encore mieux si vous repliez la deuxième banquette. Sous le plancher, Suzuki a aménagé un coffre pour y ranger de menus objets et les appuie-tête de la troisième rangée. Tous ces aménagements (petit coffre et troisième banquette) ont pour effet de hausser le seuil de chargement du coffre. Ce n’est pas alarmant mais tout de même plus haut que ses cousins de chez GM.
Comme je l’ai dit plus haut, le moteur V6 de 3,6 litres est assemblé par Suzuki au Japon. Il développe 252 chevaux et est associé d’office à une boîte automatique à cinq rapports avec mode séquentiel. Celui-ci est plutôt lent lors des changements de rapports et son utilisation n’est pas agréable. En mode complètement automatique, la transmission est douce et ne suscite pas de commentaires négatifs. Quant au moteur, les accélérations sont bonnes, un peu bruyant en accélération et la consommation est bonne pour ce type de moteur. À noter qu’il a été plus gourmand en traction avant qu’en intégrale l’an dernier. La direction se révèle bien dosée. Les pneus d’hiver Toyo 17 pouces de mon VUS ont été beaucoup plus performants que ceux de la SX4 et de la Mazda 3. La suspension est relativement rigide surtout sur les petits chemins de campagne dégradés de mon coin de pays. L’antipatinage a été mis à l’épreuve dans mon entrée glacée et compte tenu du fait que c’est une traction avant, cet accessoire s’avère être un équipement précieux. La tenue de route est ce qu’elle devrait être soit celle d’un VUS perché sur de gros pneus. Ce n’est donc pas une voiture de course mais il offre une conduite agréable.
En ce qui concerne les équipements de sécurité, tout est inclus : les coussins frontaux et les rideaux latéraux, les freins ABS avec répartition électronique de la force de freinage et le contrôle électronique de la stabilité ESP. Pas de demi-mesure, Suzuki a compris que la sécurité ne doit pas servir à baisser les prix.
En résumé, Suzuki ne cache pas que le XL7 a surtout été conçu pour nos voisins américains friands de gros modèles. Les Québécois pourraient toutefois y trouver leur compte également puisque ce VUS offre tout de même une qualité de construction acceptable avec des performances à la hauteur et une conduite qui, sans être inspirante, est à tout le moins agréable. De plus, le fait qu’il offre sept places et qu’il est moins glouton qu’une fourgonnette pourrait le destiner à une petite famille. Pour ma part, je le placerais volontiers sur ma liste de véhicules à considérer…
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Essai routier complet: Suzuki XL7 2007
Conditions de l’essai
Réalisé du 18 au 22 février 2008.
Journées ensoleillées, entre –23 et 5 C.
Modèle essayé: Suzuki XL7 JLX 2008 traction avant
Assemblé à Ingersoll, Ontario, Canada
Échelle de prix: 30 995$ à 37 995$
Prix du modèle essayé: 33 995 + taxes
Distance parcourue: 445,3 km sur tous types de route
Consommation moyenne: 12,0 L/100 km
Véhicule fourni par Suzuki Canada.
Merci à André Beaucage.