Il y a deux jours, la mort de Eve Cournoyer a été confirmée dans un communiqué. La famille n’a pas voulu en dévoiler davantage sur les circonstances. Toutefois, la police de Montréal n’a signalé aucun homicide, ni mort accidentelle sur son territoire dans les dernières heures…Ce qui laisse supposer bien des choses. Mardi dernier, le 7 août, la chanteuse de 43 ans venait tout juste de lancer son dernier album «Le labeur de la fleur».
Je ne connaissais pas cette auteure-compositrice-interprète, sinon que de nom. Lorsque j’ai appris la nouvelle, comme sûrement bien des gens, je suis allée voir sur Youtube ses chansons. Je suis tombée sur plusieurs compositions: Hanna, En avant, Abandonnée, Mon bel espoir et bien sûr Tout arrive, cette chanson pour laquelle elle a reçu le prix Socan en 2006. Après avoir plongée dans son univers et m’être surprise à aimer ses textes, je me suis vraiment demandée pourquoi est-ce qu’il fallait absolument qu’un artiste disparaisse pour qu’on s’intéresse à ce qu’il fait, à ses oeuvres, à sa musique?
Quelques médias ont abordé la thèse du mal être profond, d’un mal de vivre si intense, que même la fierté d’un nouveau CD ne pouvait apaiser. Certaines personnes qui ont assisté au lancement de son album, on dit avoir vu de la tristesse dans son regard, malgré qu’elle semblait heureuse de présenter son oeuvre. Elle semblait enthousiaste de ce beau travail accompli, mais remplie d’un désespoir…Qui l’entraînait de plus en plus au fond de ce grand trou noir. Ce ne sont que des ouï-dire dont nous ne saurons probablement jamais vraiment la vérité.
La mort d’Eve Cournoyer m’a fait penser à Nelly Arcan dont j’ai un peu découverte de la même façon. Cette dernière s’est enlevée la vie en 2009 immédiatement après avoir pondu un nouveau roman à son éditeur. J’ai lu tous ses livres (que j’aime beaucoup soit dit en passant) et c’est bien lorsqu’une personne a du succès qu’on voit que la souffrance va bien au-delà de tout ça. Que ce ne sont vraiment que des artifices, bien loin du bonheur.
Ci-dessous, je vous présente ”Tout arrive” cette composition d’Eve Cournoyer, l’artiste anticonformiste et féministe qui refusait de «jouer la game» de l’industrie.