Ce futur texte qui est un héritage direct du précédent quinquennat sera examiné à la rentrée par le parlement, au cours d'une session extraordinaire, et sans doute voté par la grande majorité des parlementaires PS et une partie de la droite…
Maintenant, avec cette nouvelle règle de 0,5%, on s'aperçoit que seulement 3 pays (Finlande, Hongrie, Suède) satisfont à la nouvelle "règle d'or". Même l'Allemagne d'Angela Merkel est Out !Et on ne peut que s'interroger sur le futur. Comment croire en effet que les 17 pays qui ne respectaient pas la norme de 3% de déficit public, respecteront demain un taux de 0,50% comme nouveau marqueur et cela en pleine crise ? Sur qui reposeront les sacrifices, rigueur, austérité à mettre en place pour respecter cette nouvelle mesure ? Quand on voit ce qui se passe en Grèce, en Espagne ou au Portugal, on a déjà plutôt la réponse…Avant son élection François Hollande s'était pourtant engagé à une vraie renégociation. Il lui aura suffi d'un pseudo "pacte de croissance" qui n'équilibre en rien l'austérité massivement mise en œuvre en Europe pour abandonner cet engagement. Cette décision marque la victoire des fanatiques de l'équilibre budgétaire au détriment de toute perspective de transformation sociale et de transition écologique. Au moment où les licenciements se multiplient, où le chômage et la pauvreté augmentent, c'est une autre politique qui est nécessaire en France comme en Europe : solidarité, partage du travail et des richesses, politiques de justice et de convergence sociales et fiscales, plans massifs d'investissements publics pour la transition énergétique.Si on est encore loin des clivages qui avaient traversé en profondeur les partis de droite et de gauche lors des référendums sur le traité de Maastricht (1992) ou sur la Constitution européenne (2005), certains parlementaires ont annoncé néanmoins qu’ils ne voteront pas ce traité. Pour certains membres du PS, le député Razzy Hammadi ou la sénatrice Marie-Noëlle Lienemman, ce texte fait « peser une menace sur la démocratie ». Pour François de Rugy, coprésident du groupe écologiste (EELV) à l’Assemblée nationale, la mise en œuvre du texte « va plonger la France dans une grande austérité ».C’est pourquoi, dans les semaines qui viennent, toutes les forces démocratiques qui refusent un tel coup de force, doivent faire entendre leurs voix pour refuser ce pacte budgétaire et exiger la tenue d’un référendum. A défaut, c'est le peuple français qui en paiera le prix, et au-delà tous les peuples d'une Europe prise dans une logique libérale dévastatrice…Petit rappel :- TUE : traité sur l’Union européenne, première partie du traité de Lisbonne - TFUE : traité sur le fonctionnement de l’Union européenne, deuxième partie du traité de Lisbonne - Conseil européen : réunion des Chefs d’Etat et de gouvernement - TSCG : Traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance dans l’Union économique et monétaire.Le 30 janvier dernier, 25 des 27 pays européens sans la Grande-Bretagne et la République tchèque, ont signé un traité sur "la stabilité, la coordination et la gouvernance au sein de l'Union économique et monétaire" instituant notamment la "règle d'or". - MES : Mécanisme européen de stabilité (une sorte de FMI européen)Le texte définitif du traité instituant le MES a été adopté par les représentants des Etats membres de la zone euro le 2 février 2012. Le MES est destiné à prendre, à partir de juin 2013, la suite des instruments créés en 2010 pour faire face à la crise de la dette. A partir du 1 mars 2013, pour avoir accès aux aides du MES un Etat devra avoir accepté toutes les dispositions sur l’austérité budgétaire contenues dans le TSCG.
Deux traités pour couler l'Europe par Dessousdebruxelles
Photo Creative Commons : parlement européen (http://www.flickr.com/)Lire la suite du blog...
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