Depuis que j'ai eu la ténacité de lire jusqu'au bout l'extraordinaire livre de Jacques Sargos sur l'histoire de la forêt landaise, je voulais aller visiter le village de Solférino.
Napoléon III en effet a acheté ici, sur sa cassette personnnelle, 7.000 ha de terrains à cinq communes voisines pour en faire un domaine expérimental dans les landes les plus déshéritées et marécageuses qui soient. Annoncé comme devant être une exploitation fourriériste appartenant en propre à l'Empereur, le domaine n'est plus que le souvenir évasif d'un rêve économique.
Les nombreuses incursions à Dax lorsque Claude y avait une obligation professionnelle ne nous avaient pas permis de venir jusqu'ici car Solférino est situé bien plus au nord, en plein centre du massif, autant dire au milieu de nulle part ... L'occasion de notre escapade vers le Médoc était donc bien tentante.
Làs, après de bien nombreux kilomètres tantôt au pied des pins, tantôt entre des étendues rigoureusement vides de toute habitation, nous avons bien retrouvé le village de Solférino, et surtout sa mairie et sa gare ... mais il nous fallu beaucoup de perspicacité pour retrouver les rares vestiges de ce qui fut une initiative impériale complètement oubliée aujourd'hui.
Enfin, nous avons pu situer une allée bordée de maisons de "colons" dont la plupart sont abandonnées ou en voie de l'être. En revanche, la chapelle Sainte Eugénie semble bien entretenue. Mais pas un panneau d'explication sur l'origine de la petite urbanisation, les raisons de son déclin, comme si - malgré le nom évocateur d'une victoire impériale - tout avait été fait pour que le lieu retourne aux sables qui l'avaient vu naître.