À Gooleness, station balnéaire surannée, Annie se demande ce qu'elle a fait de sa vie... En couple avec Duncan, dont la passion pour Tucker Crowe, un ex-chanteur des eighties, commence sérieusement à l'agacer, elle s'apprête à faire sa révolution !
La crise de la quarantaine perçue avec verve et punch, par un Nick Hornby au sommet de son art.
La cohérence et la répétition commençaient à parer le mensonge d'une impression de vérité, de la même façon qu'un chemin finit par en devenir un si assez de gens le foulent.
L'histoire commence de façon très prometteuse, avec des personnages très précisément sculptés dans le bloc de marbre qu'est la société. Chacun d'eux est porteur de charme et d'humour ; on apprécie la perte de contrôle de Duncan, les rêves d'Annie, les peurs de Jackson ou encore la déchéance de Tucker. Leurs vies se mêlent, se séparent, se déchirent. Eux-mêmes sont comme dans un tourbillon qu'ils ne maîtrisent pas : ils suivent le flot des rumeurs sur internet, le courant de la musique, le rythme régulier d'un électrocardiogramme. Bref, le lecteur découvre un monde contemporain, des personnages familiers, une société rythmée par l'informatique et l'internet.
L'humour joue un rôle prépondérant dans le roman. Que serait un roman so british sans l'humour so british qui va avec? Entre sarcasmes, ironie et situations cocasses, le lecteur s'esclaffe, s'insurge, reste coi. Le second degré est également une façon ingénieuse de faire passer des messages quasi philosophiques sur la vie, l'amour, les relations hommes/femmes, les rêves d'enfants, la mort... C'est donc entre rires et larmes que l'auteur nous fait voyager sur fond de musique rock'n'roll.
Cependant, la fin perd un peu de sa saveur. Le rythme s'essouffle un peu et on perd le goût de tourner les pages. Loin d'être décevante, la fin est un peu plus "molle", moins passionnante. Dommage.