L'oligarchie des incapables, Sophie Coignard, Romain Gubert

Par Catherine93

Les deux auteurs énumèrent les manquements à la probité, au sens de l'Etat de nos élites politiques, financières, économiques, leurs conflits d'intérêts qui les poussent à privilégier leur carrière, celle de leurs proches ou de leurs amis. Et l'intérêt collectif? celui d'une Nation embarquée depuis des décennies dans une mondialisation qui la secoue, la déstabilise, qui plombe l'emploi, le moral des ménages, la confiance des Français en leurs représentants? Tout cela, on l'a bien compris, fait le lit du populisme, de l'extrême droite et menace dangereusement les fondations de notre République, de la démocratie. De tels abus sapent le socle social, attisent les haines, l'envie, la jalousie, l'argent étant devenu une passion absolue, le seul moteur de cette oligarchie malfaisante. Les hommes politiques ne rechignent aucunement à cumuler les postes, à être à la fois juge et partie, préférant satisfaire leur appétit de pouvoir, leur soif toujours plus indécente d'argent qu'oeuvrer pour maintenir les emplois sur le territoire français, entre autres.

Les deux auteurs listent les incapables, les incompétents qui plombent non seulement les finances publiques mais aussi celles de leur entreprise et qui, partant, nuisent gravement à la compétitivité de la France. Outre cela, ils tapent sur les experts qui se trompent systématiquement mais qui sont toujours reconduits à leur poste.

Se dessine nettement sous nos yeux une caste totalement coupée de la réalité quotidienne de millions de Français qui, pour beaucoup, peinent désormais à joindre les deux bouts. Les quelques hauts fonctionnaires ayant encore le sens de l'Etat, soucieux de l'intérêt collectif plutôt que du leur, se comptent vraiment sur les doigts d'une seule main à l'issue de cette lecture accablante et nauséeuse.

Les auteurs concluent sur 1788, soit un an avant 1789, l'éclatement de la Révolution française et la fameuse nuit du 4 août qui vit l'abolition des privilèges.