Craig Smith sur les traces de Jésus

La semaine dernière, Craig Smith a signé un contrat d’un an à l’ Hapoel Migdal Jerusalem. Role player en NBA, ce joueur très physique n’a pas souhaité tester le marché NBA mais plutôt s’exiler à Jerusalem dans l’optique de revitaliser sa carrière. Il explique à Chris Haynes du site CSNNW.com, qu’il ne souhaitait pas revivre une saison compliquée en NBA :

" Je ne regrette pas ma décision. Pour être honnête, j’étais fatigué d’être un complément de l’effectif. Je ne voulais pas revivre ça. Les équipes étaient à la chasse aux agents libres et j’aurai dû attendre que les équipes complètent leur effectif avant de recevoir un appel. Je ne voulais pas traverser ça de nouveau. Je peux jouer et je veux jouer maintenant. "

A 28 ans, Smith sortait d’une saison difficile chez les Blazers avec seulement 9.9 minutes de moyenne passée sur les parquets.  Ses statistiques ne pouvaient donc pas grimper lui qui cumula 10,1 points et 3,8 rebonds chez les Wolves lors de la saison 2008/2009. Il fut mis sur la liste des DNP sans avoir reçu la moindre explication et c’est à ce moment précis qu’il se décida de ne plus revivre une telle expérience :

" Ce fut difficile la saison passée de revenir en raison du lockout. Il n’y avait pas assez de temps entre les matchs pour que je puisse leur montrer ce dont je suis capable à l’entrainement. Je devais leur montrer en match. Je me disais que si je me battais, j’allais être récompensé. J’ai eu quelques minutes et j’ai bien joué mais sans continuité… Ça m’a beaucoup dérangé. Ça me dérange toujours aujourd’hui. Ça fait mal. Ceci a été une bénédiction pour moi d’être en mesure de jouer au basket pour gagner ma vie et je suis reconnaissant que ceci ait pu se concrétiser par un métier. Mais je ne suis pas satisfait de recevoir un chèque. Je veux jouer. "

Smith ne cache pas son amertume mais démontre que l’envie de jouer demeure bien présente, c’est pourquoi il a tenté de rebondir à l’étranger. Ce départ n’a d’ailleurs pas fait l’unanimité au départ dans son environnement familial puisque sa fiancée et sa mère ont mal pris la chose dans un premier temps. Smith n’a pas tremblé et leur a fait comprendre que cette aventure était nécessaire :

" Premièrement, je leur ai dit que j’allais jouer à l’endroit où mon ami Jésus est né. C’est comme une renaissance pour moi. Et ensuite que j’aurai la possibilité de montrer que je peux jouer et avoir des minutes, montrer que je peux être productif. Puis elles ont été plus favorables et je suis béni de les avoir dans ma vie. "

Smith précise que son agent, Steve Heumann, lui avait présenté plusieurs scénarios. Visiblement cinq équipes NBA furent intéressées dont les Pacers. Cependant, aucune de ces propositions n’a semblé l’emballer…

" Il était question d’équipe NBA mais j’ai déjà entendu ce baratin auparavant. Je souhaitais quelque chose de mieux. Je voulais une opportunité de jouer davantage. Si je n’étais pas mis dans cette situation, ça ne me semblait pas bon. J’en avais assez d’être considéré comme le gars gentil, comme le 10ème homme de l’équipe. Je suis vraiment dégoûté de ça. Il y a un feu qui brûle en moi. Je voulais jouer. "

Qui s’y frotte, s’y pique et il ne fallait pas trop chauffer Smith qui a déjà pu échanger avec son nouveau coach Sharon Drucker. Ce dernier lui a promis qu’il jouerait un rôle très important au sein de son équipe, chose qui devrait ravir Craig Smith, très demandeur.
S’il se montre performant dans son nouveau club, Smith pourra se présenter l’année prochaine sur le marché des agents libres et espérer un peu plus de considération en NBA. C’est une possibilité qu’il envisage sans pour autant tout miser là-dessus:

" Mon plan est d’aller là-bas et de travailler, si une équipe NBA vient avec une belle offre l’été prochain, ça sera bien. Si ce n’est pas le cas, j’aurai d’autres offres à travers le monde. Les clubs à l’étranger payent bien, ma décision portera uniquement sur le basket. "

Smith rejoindra son club fin août avant de revenir aux Etats-Unis l’année prochaine avec peut-être un contrat NBA à la clef. Une seule chose à ajouter donc « Jesus bless you Craig » !