Le projet de budget du nouveau gouvernement est étrange. Il voudrait nous laisser croire qu'en surtaxant 10 % des Français, il serait en mesure, non seulement d'équilibrer les comptes, mais en plus de réduire l'endettement de l'État. Il ne serait donc pas nécessaire de transférer les charges sociales du travail à la consommation, ni même de charger la CSG pour en élargir l'assiette, encore moins de majorer les taxes et impôts touchant le plus grand nombre. Il se pourrait même que les taxes sur les carburants, grosse recette s'il en est, baissent pour freiner la hausse de l'énergie.
Non seulement c'est illusoire, mais pire, mensonger.
Sauf à épargner les plus modestes, aucune solution de semble réaliste sans solliciter au moins 80 % des Français. Et ce ne serait que justice dans ce pays ou chacun à peu ou prou bénéficié des largesses publiques (abattement fiscal sur les salaires et les retraites, prélèvement libératoire, quotient familial, détaxe des heures supplémentaires, niches fiscales diverses et variées favorisant nombre de catégories sociales pas forcément des plus aisées…).
Rien que le fait que la moitié des Français échappent à l'impôt sur le revenu en fait en quelque sorte des exilés fiscaux.
La très socialiste Troisième République avait réservé le droit de vote aux seuls français payant l'impôt. Je suggère à l'inverse une taxe forfaitaire substantielle touchant tout français fuyant le fondement de notre démocratie en refusant de voter.
Et il faudrait aussi songer sérieusement à faire des économies. Le symbole des rémunérations du couvrement est insuffisant.