(*) le titre est mauvais car quand on fait du sport, on n'est pas un héros (titre réservé à ceux qui par exemple sauvent des vies), mais bon comme ça sonne bien, je me suis laissé aller...
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. L'arrivée du triathlon féminin. Au terme de 1,5 km de natation, 40 km de vélo et 10km à pied, la Suissesse Nicola Spirig et la Suédoise Lisa Norden ont coupé la ligne d'arrivée dans le même temps. Le règlement a contraint les juges a désigné Spirig comme la nouvelle championne du monde. Quel beau finish. Quel beau sport tout court d'ailleurs. La course masculine fut également d'une incroyable intensité avec trois extraterrestres devant, et évidemment le sacre attendu d'Alistair Brownlee, devant l'Espagnol Javier Gomez et le petit Brownlee, Jonathan. Au passage, trois sociétaires de Sartrouville sur le podium (clin d'oeil à Denis Véron). Et nos Français dans tout ça ? Eh bien ils ont été à la hauteur de l'événement. David Hauss, Laurent Vidal et Vincent Luis, respectivement 4e, 5e et 11e auraient offert à la France l'or par équipes... si ça avait existé... Pas de médaille, mais trois belles courses à la hauteur des espérances placées en eux. Bravo et merci messieurs. Mesdemoiselles aussi, avec mention pour Jessica Harrison, 9e, pour ses deuxièmes Jeux olympiques et une fois encore à sa place dans une course dont le scénario ne lui fut pas totalement favorable.
. L'incroyable impression dégagée par Usain Bolt. Moi, j'y crois à ce type. Savoir s'il est une légende comme il l'a clamé, ça c'est l'histoire qui décidera. Ne devient pas une légende qui veut. Ce sont les spectateurs qui décident. Des chronos ou des stats ne suffisent pas à ouvrir le coeur et les mémoires du public. Mais Bolt, légende or not, aura marqué l'histoire du sport, et pas seulement de l'athlétisme. Suis fan. Et en plus son Big Up à L'Equipe sur France 2 au micro de Nelson Monfort m'a régalé !
. Le saut à 5,97m de Renaud Lavilennie. Quel sang-froid, quelle maîtrise ! Que peut-il donc bien se passer dans le crâne de Lavilennie en bout de piste au moment de s'élancer pour cette dernière tentative ? Arrivé dans la peau du favori, il a tenu son rang. De superbe façon en plus, face à des adversaires allemands qui ont su le pousser vers les nuages. Des nuages où il a peut-être eu le temps de faire un clin d'oeil à Pierre Quinon, sacré en 1996 et disparu depuis. Quinon lui a peut-être aussi demandé de saluer Jean Galfione à son retour sur Terre, chose faite dans cette magnifique accolade. J'aime aussi à penser que de ces mêmes nuages, Emilie a pu apprécier tout ça.
. La foule le long du parcours du marathon pour saluer notamment l'Ougandais Stephen Kiprotich, vainqueur surprise devant les Kenyans. Assez jouissif aussi d'entendre l'hymne ougandais lors de la cérémonie de clôture. Pas sûr que 1% des centaines de millions de téléspectateurs était capable de situer l'Ouganda sur une carte. Joli symbole de l'universalité des Jeux olympiques.
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Et puis il y a des trucs qui m'ont énervé.
Cette comparaison par exemple entre l'accueil des Français sur les Champs et la journée du 12 juillet 1998. Euh, en 98, il y avait 1 million de personnes sur les Champs... Soit juste un tout petit peu plus que les 80 000 de ce lundi. Je ne suis pas fan des footeux, mais faut juste comparer ce qui est comparable. La finale des Vandales a été vu par 5,5 millions de téléspectateurs. Oui, c'est bien... mais pour info, le plus mauvais match amical de foot de l'équipe de France de foot réunit plus de 6 millions de personnes. Et faut arrêter aussi avec tous ces superlatifs et cette analyse franchouillarde. Le hand, j'adore j'adorais, mais on peut repasser pour l'universalité... Dire que les Karabatic anc Co sont des stars planétaires est juste une totale aberration. Comme le répète souvent Braziou à juste titre, hors d'Europe, le hand est un sport quasi anonyme. Et Karabatic peut aller prendre une cuite tranquille à Rio, ou aux Etats-Unis, personne ne le reconnaîtra si ce n'est un touriste français, croate ou suédois égaré.
Dans les trucs qui m'énervent aussi, il y a tous ces commentaires méprisants ici ou là quand on évoque un autre sport. Quand j'entends dire des gens "mais c'est quoi ce sport qui n'intéresse personne" en parlant du hockey sur gazon par exemple, ça m'agace. un tel propos témoigne d'un manque de culture sportive flagrant. Et pour info, avec 600 000 entrées, le tournoi de hockey a été le troisième sport le plus vu à Londres après l'athlé et... le foot. On a évidemment le droit de ne pas aimer... et dans ce cas là, on zappe où on va à la plage... mais pas celui de mépriser. Et c'est la même chose pour toutes les disciplines. Je ne regarderais pas des heures la compétition de tir mais ces athlètes s'entraînent au moins autant que les autres et méritent le même respect.
Pour en revenir au terrain, ça m'agace de voir nos trois marathoniens abandonner sous prétexte qu'ils ne sont plus dans le coup. Put***, ce sont les Jeux olympiques... et pas une course au saucisson. Tsepo Ramonene, concurrent du Lesotho, a mis près de 3 heures pour finir (2h55' exactement). Sur les derniers kilomètres, il a marché, trottiné mais toujours avancé vers l'arrivée où l'attendait une incroyable ovation. Lui, a honoré les Jeux olympiques. Pas les trois marathoniens français.
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Ce n'est pas très grave. Ils continueront de courir le monde de concours en concours, toujours reçus comme des rois avec plein d'admirateurs et trices qui leur diront qu'ils sont les plus beaux, les meilleurs. Et à force de l'entendre, ils continueront à le croire, s'étonnant que les médias les ignorent (ces médias qui les ont attendus plus de 35 minutes lors de la conférence de presse au Club France... seule fédé à être arrivée en retard et aux Jeux, contrairement au monde ultra fermé du dada, les journalistes ont autre chose à faire qu'à attendre). Il y a un rendez-vous tous les quatre ans qu'il ne faut pas manquer pour espérer sortir de l'ombre. Car rien, absolument rien ne peut avoir l'impact d'un titre olympique. Pas même un titre de champion du monde ou d'Europe ou encore moins une victoire dans un grand concours dont la notoriété ne dépasse pas les frontières des sports équestres. Le rendez-vous de 2012, comme celui de 2008 a été raté, comme beaucoup d'autres avant. Il faudra désormais attendre quatre ans pour le prochain.
Mais ce n'est pas très grave. Ce n'est que du sport. Et nous, on s'est bien éclaté à commenter tout ça. Plus de 56 heures de direct sur Equidia Life, seule chaîne au monde à diffuser l'intégralité d'une compétition olympique sur une durée de 12 jours. Des audiences inespérées et jamais vues pour nous, des réactions multiples et variées (à 95% positives... on ne peut pas plaire à tout le monde), le job a été fait et je crois bien fait. Merci à tous ceux qui ont contribué à cette réussite et à ma Dream Team de Londres composée d'Amandine Gardes, Emmanuelle Sari et Kamel Boudra. Ce fut un honneur et un privilège de "diriger" les opérations même si des Jeux, je n'aurais vu que la ZAC Kleber de Colombes.
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Une machine qui ne tourne pas trop mal. Au moins deux séances de course à pied par semaine dont une d'environ 1h30 et la natation bien sûr avec au minimum trois séances comprises entre 3500 et 5000 m. Tout ça va être bien utile. C'est que dans un an pile poil, j'espère bien être du côté d'Embrun au départ du mythique Embrunman, réputé pour être l'un des triathlons les plus difficiles au monde avec ses 3,8km de natation (ça, c'est la mise en route, de la gnognotte), les 188km de vélo sous le cagnard avec le col d'Izoard à se coltiner et enfin le marathon costaud lui aussi. Une bonne journée en perspective avec quelques collègues du Meudon Triathlon. Une perspective qui je l'espère me permettra d'entretenir la flamme pendant au moins un an... et faire en sorte que cette flamme là, ne s'éteigne pas.