AVK dans la FA : quand le risque d'AVC augmente, le taux de couverture diminue !

Publié le 14 août 2012 par Dary
AVK dans la FA : quand le risque d'AVC augmente, le taux de couverture diminue !

La fibrillation auriculaire (FA) est le plus fréquent des troubles du rythme avec près de 5 millions d'européens concernés.

La FA est un facteur de risque majeur d'accident vasculaire cérébral d'origine embolique (AVC). La prévention des AVC passe par le traitement par antivitamines K (AVK) des patients à risque modéré ou élevé.
Différents scores, dont le CHADS2 et plus récemment son avatar le CHA2DS2-VASc, ont été mis au point afin de faciliter l'identification des patients à risque d'AVC.

On imagine bien, dans ce domaine comme dans d'autres, qu'il existe des « particularités nationales » à la source de pratiques plus ou moins libres des recommandations internationales.

Ce thème a été à l'origine de ce travail ayant examiné les dossiers du registre ADHERE-International rassemblant quelque 10 000 patients hospitalisés pour décompensation cardiaque entre 2005 et 2009 (n = 9 706 dont 3 032 ayant une FA). Participaient à ce registre 10 pays de la région Asie-Pacifique et d'Amérique du sud.


Il apparaît que le taux de patients sortant de l'hôpital avec une prescription d'AVK était de 50,2 % chez les patients ayant un score CHADS2 égal à 1 contre seulement 36,2 % en cas de score >= 2 (p < 0,0001).

Le taux de prescription d'AVK était de 36,4 % en cas d'hypertension artérielle, de 28,1 % chez les patients de 75 ans et plus, de 34,8 % chez les diabétiques et de 44,4 % en cas d'antécédent d'AVC ou d'accident ischémique transitoire. Après ajustement sur les caractéristiques des patients, les taux les plus hauts et les plus bas d'anticoagulation étaient rapportés respectivement en Australie (65,2 %) et à Taiwan (25,1 %).

Les conclusions à tirer de l'observation des pratiques de ces dix pays de la région Asie-Pacifique et d'Amérique du sud sont de deux ordres : d'une part, l'utilisation des AVK est loin d'être optimale ; d'autres part, au regard des recommandations, il s'avère que plus le score de risque d'AVC est élevé plus le taux de couverture par AVK est faible !