Ce matin, les locataires du fort de Brégançon ont poussé un ouf de soulagement en apprenant que la France n'est pas en récession.
Décidément, le camarade batave a une chance de... président fraichement élu après avoir reçu l'avis du Conseil constitutionnel qui ne l'oblige pas à consulter par référendum le peuple français pour adopter le TSCG.
Grâce au soutien des partis libéraux, de droite et de gauche, il devrait se dégager une large majorité parlementaire pour restreindre fortement les choix budgétaires et donc politiques de la nation avec l'interdiction de tout déficit budgétaire structurel supérieur à 0,5 % du PIB, la réduction annuelle de 20% de la dette publique et l'acceptation du mécanisme de correction - sanction automatique.
D'après d'éminents membres de la socialosphère, toutes ces réjouissances (pour le détail lire TSCG, attention dangers) ne portent pas le sceau de la règle d'or... Comprenne qui pourra !
Aujourd'hui, la croissance est nulle. Les médias dominants et les experts économiques rémunérés par le Capital répètent en boucle que c'est la crise. La crise synonyme de licenciements, de souffrance sociale, de chômage, d'injustice, de misère, et d'actes désespérés comme le décès de cet inconnu qui s'est immolé dans les locaux d'une CAF.
Demain, sauf changement majeur d'orientation politique, la récession remplacera cette croissance nulle parce qu'on ne voit pas pourquoi la France échapperait au destin des pays qui subissent, ou ont subi, des mesures semblables à celles qui sont fixées par le TSCG. Comme toutes les réformes d'inspiration néo-libérale, le TSCG aggravera une situation économique qu'il doit officiellement améliorer.
Aussi, que la droite et le patronat se réjouissent de la décision du conseil constitutionnel, les Sages, une référence hellénique Ô combien ironique ces temps-ci, relève de la logique de classe. Mais que la gauche au pouvoir les rejoigne est inquiétant...