Après un samedi qui, malgré la pluie, a été exceptionnel sur le plan musical, les groupes du jour deux au Heavy MTL avaient la tâche ardue de faire vibrer la foule autant que leurs homologues de la veille. C’est sous le soleil que s’élançaient cette fois-ci les formations punk et métal au parc Jean-Drapeau.
Sur les scènes principales, la journée s’ouvrait avec deux groupes québécois. Après avoir lancé les hostilités avec son party-rock-metal explosif, Dance Laury Dance (qui avait fait la première partie de Metallica à Québec il y a deux ans devant 150 000 personnes) a laissé la place à Blind Witness, groupe de deathcore qui faisait ses adieux après une carrière de sept ans. Les partisans de la formation de Granby ont pu entendre le fameux slogan « Blind Witness Tabarnak » pour une dernière fois.
Overkill fut le premier «vieux» groupe à s’exécuter en ce dimanche. La formation thrash metal du New Jersey, formée en 1980, a offert ce qu’on peut s’attendre en pareille situation: de la musique old-school sans grande subtilité, mais toujours aussi efficace. Ce n’est qu’après Overkill que le public a eu droit à l’une des meilleures performances de la journée. Les Français de Gojira sont arrivés sur scène gonflés à bloc. Le son était un peu meilleur que lors du groupe précédent et le death metal progressif des frères Duplantier et de leurs deux compagnons a épaté la galerie. La chanson-titre de leur nouvel album L’Enfant sauvage était particulièrement réussie.
Beaucoup étaient présents pour le spectacle de Trivium sur la scène Jägermeister alors que les Québécois de B.A.R.F. s’élançaient sur la scène de l’Apocalypse. Le punk de ces derniers a semblé plaire autant aux vieux de la vieille qu’aux jeunes présents dans le mosh pit. De retour aux grandes scènes, les remplaçants de Dethlok, The Dillinger Escape Plan, ont vite fait oublié le groupe qui a dû annuler son spectacle. Leur mathcore original et brutal a excité la foule autant que l’attitude sur scène des cinq gars, qui se donnaient à fond, grimpant sur les échafaudages et faisant du bodysurfing à tout vent. Le guitariste Jeff Tuttle a même détruit une guitare dans un élan de folie rappelant les rockstars les plus flamboyantes qu’on ait connues.
C’est un Marilyn Manson bedonnant qui s’est présenté sur la scène Jägermeister par la suite. Sa performance théâtrale était intéressante sans être grandiose. Avec cet artiste extravagant, dont on doit respecter l’originalité, la recette commence à être connue. La foule, déjà vendue, était animée et a apprécié le spectacle. Pour ceux qui ne sont pas fans ou qui ne connaissent pas trop sa musique, Marilyn n’aura pas été assez convaincant, malheureusement. On doit quand même noter que Sweet Dreams et Antichrist Superstar ont donné à la foule une raison de se souvenir de ce dimanche soir.
Après System of a Down la veille, Slipknot assurait la finale de cette grosse journée. Un peu comme In Flames et Marilyn Manson, on sent que l’étoile d’une des têtes d’affiche du mouvement nü metal des années 2000 cessera bientôt de briller. Qu’importe, les huit gars de l’Iowa (ils étaient neufs jusqu’au décès récent du bassiste Paul Gray) ont donné un spectacle énergique et brutal qui a réuni des amateurs d’à peu près tous les horizons. Le groupe a eu la bonne idée de jouer plus d’anciens morceaux que de récents. Et il faut avouer que malgré ses bons mots qui semblent trop répétés et qui le rendent presque téteux, le chanteur Corey Taylor est tout un animateur de foule. Mission généralement accomplie pour Slipknot.
À l’année prochaine!