Politique. 100 jours pour plaire à la France de gauche et maintenant ?
Je serais curieux de savoir de quelle gauche on parle. Car autant je peux me montrer satisfait de certaines mesures comme le plafonnement des salaires des patrons du public, l’abrogation de la circulaire Guéant sur les étudiants étrangers, la suppression de la TVA dite à tort « sociale », ou de la fin de la défiscalisation des heures supplémentaires, autant je suis profondément mécontent pour de multiples autres raisons. Ainsi, quant au dossier des roms, sur lequel je me suis déjà amplement exprimé, sur les questions de logement social, vis à vis desquelles ce gouvernement manque sérieusement d’une ambition à la hauteur du problème, ou en termes de sécurité publique. A propos de ce dernier thème, cela en étonnera probablement plus d’un parmi mes lecteurs (le débat est toujours ouvert), je tiens à préciser que je ne fais pas partie de cette gauche qui perçoit toute démonstration de force publique comme une grave entorse aux libertés individuelles. Car selon moi, pour reprendre l’adage connu, celles-ci s’arrêtent là où commencent celles des autres. Et je trouve anormal que certains individus isolés puissent se permettre de pourrir des quartiers entiers en toute impunité. Et je parle d’expérience, mes propres enfants et moi-même en ayant fait les frais… Par exemple, je trouve dommageable pour notre paix sociale collective que la direction de la Poste, isolée, se voie contrainte pour protéger ses agents de refuser de livrer des colis dans certaines zones sensibles, ou que des pompiers ne puissent intervenir sans se voir balancer des pierres ou autres objets contendants… On pourrait multiplier ce genre d’exemples à l’infini. Il serait donc à mes yeux souhaitable que Valls exerce sa fermeté envers d’autres catégories plus dangereuses que ces plus fragilisés que sont les Roms, et davantage envers ces petits caïds de quartiers et autres dealers qui rendent la vie de nombre de nos concitoyens insupportable. C’est à mon sens en agissant précisément et efficacement sur ce point là qu’on luttera vraiment contre le vote FN, et pas seulement avec de beaux discours moraux, aussi brillants soient-ils.
J’ai pris là le thème de l’insécurité, mais j’aurais pu tout aussi bien en prendre d’autres : celui du pouvoir d’achat, malmené notamment par un prix des carburants en hausse que rien ne vient contrecarrer malgré les promesses faciles qui n’engagent que ceux qui y croient, le problème de l’emploi, au moment où rien ne semble vouloir enrayer des plans de licenciements dont certains paraissent outranciers en regard des bénéfices colossaux engrangés par des sociétés qui ne s’embarrassent plus guère de considérations humanistes, celui de la santé, avec des hôpitaux de plus en plus démunis en moyens, matériels et humains, le dossier du nucléaire, qui comme mes lecteurs assidus le savent me motive à plus d’un titre, etc etc etc… Sur ces points essentiels, je n’ai rien vu venir. Ils sont pourtant fondamentaux. Et je ne parle pas même pas de notre voix inaudible sur le dossier de la Syrie. Un scandale. Mais j’y reviendrai plus tard, plus en détails…