Les zones de violence sont disséminées à travers le pays et bien que les gouvernorats du Sud soient considérés comme plus sûres, les violences contre les femmes sont en augmentation à Bassorah.
Dans le Nord, une intervention militaire massive se prépare à Mossoul pour débusquer les milices qui organisent des attentats suicides à travers tout le pays. Les populations civiles prises en étau ne peuvent s’enfuir et devront subir les conséquences des affrontements qui se préparent.
Le nombre de civils irakiens tués lors d’attentats ou de combats est en régression notable et était, en ce début d’année, à son niveau le plus bas depuis 2 ans. Cependant, malgré ce recul précaire de la violence, il reste à déplorer la mort de 541 civils au mois de janvier (Source : Ministère de la Santé et Ministère de l’Intérieur).
Des centaines de milliers d’habitants de Bagdad vivent aujourd’hui dans des enclaves protégées par des murs et des gardes armés qui séparent les différents clans. Peu osent s’aventurer en dehors de leurs quartiers. Les haines sectaires, si elles sont contenues, sont loin d’être résolues.
Des millions de réfugiés et déplacés vivent dans des conditions déplorables. Le Haut Commissariat pour les Réfugiés des Nations Unies (UNHCR) et le Ministère irakien des personnes déplacées (MoDM) estiment à 2 millions le nombre d’irakiens déplacés dans leur pays et à 2 millions également le nombre de réfugiés irakiens ayant fui en Jordanie ou en Syrie. Ils ne peuvent retourner sur leur lieu d’origine car la sécurité ne peut pas y être assurée.
À l’instar des populations qui les accueillent, les populations déplacées ne peuvent espérer une aide de services publics défaillants pour un accès à l’eau potable, l’électricité, des soins de santé appropriés, une éducation décente ou obtenir une aide alimentaire.
Même si les actes de violence sont en diminution ces derniers mois, la stabilité est précaire car elle repose uniquement sur un renforcement des forces armées (Multi National Force Irak (M.N.F-I) et armée iraquienne), des milices privées, des groupes armés sunnites ralliés aux américains et sur la construction de hauts murs autour des différentes populations empêchant les intrusions.
Les milices d’Al-Qaeda restent très puissantes et continuent à tuer les membres des groupes de résistance sunnites dans un élan revanchard. Les combats qui opposent les milices aux forces armées iraquiennes, au M.N.F-I et aux différents groupes tribaux qui ont fait allégeance aux américains, font payer un lourd tribut aux populations des différents gouvernorats (Bagdad, Diyala, Salhedin, Anar).
5 ans après, l’invasion menée par les USA a engendré l’une des plus grandes crises humanitaires de notre temps, sans perspective d’amélioration. Si le risque de désintégration est aujourd’hui maîtrisé, les divisions sectaires empêchent tout processus de réconciliation et de reconstruction.
Première Urgence met en œuvre des programmes humanitaires en Irak depuis 1997 sans interruption et dans tous les gouvernorats à l’exception du Kurdistan :
- Soutien aux infrastructures hospitalières par l’approvisionnement des salles d’urgence en matériels et équipements ;
- Réhabilitation du réseau d’eau et assainissement des centres de santé primaire ;
- Évacuation en France d’enfants souffrants de pathologies cardiaques sévères pour traitement chirurgical.
Notre présence est plus que jamais aujourd’hui essentielle pour répondre aux besoins des civils irakiens victimes du conflit. Pour cela, nous avons toujours besoin de votre soutien financier.
Pour faire un don en faveur des populations civiles irakiennes…
Pour en savoir plus sur nos programmes en Irak…