Chez les consommateurs d'alcool, le risque de cette maladie rare mais dévastatrice, la sclérose latérale amyotrophique (SLA) est jugé nettement plus faible que chez les abstinents, selon cette étude néerlandaise basée sur près de 500 cas, qui rappelle également, dans l'American Journal of Epidemiology, que le risque, a contrario est accru chez les fumeurs.
La sclérose latérale amyotrophique (SLA), ou maladie de Charcot est une maladie neurodégénérative, donc résultant de la destruction des neurones, caractérisée par un affaiblissement puis une paralysie des muscles des jambes et des bras, des muscles respiratoires, ainsi que des muscles de la déglutition et de la parole, dont la prévalence est estimée à 1/25.000. En France, plus de 800 nouveaux cas sont diagnostiqués chaque année. Il n'existe aucun traitement pour la SLA, et le peu de traitements disponibles ont une efficacité limitée.
Ces chercheurs de l'University Medical Center Utrecht (Pays Bas) rappellent que le tabagisme a en effet été déjà validé comme facteur de risque possible pour la sclérose latérale amyotrophique (SLA), mais de plus larges études doivent encore préciser les facteurs de risque.
· Leur analyse cas-témoins menée aux Pays-Bas entre 2006 et 2009 auprès de 494 patients atteints de SLA et 1.599 témoins vient démontrer la pertinence de ce premier facteur de risque évoqué, avec un risque accru de SLA chez les fumeurs actuels accru de 38% (OR : 1,38 IC : 95% de 1.02 à 1.88).
· L'analyse associe également le tabagisme de façon indépendante avec une survie plus courte (HR : 1,51 IC 95% de 1,07 à 2,15), mais ce n'est pas une surprise.
· Résultat plus nouveau, sur la consommation d'alcool bel et bien associée à un risque réduit de près de 50% de SLA (OR : 0,52 IC : 95% de 0,40 à 0,75).
Le risque de SLA parmi les buveurs est donc d'environ la moitié de celui des non-buveurs. Des résultats étonnants, expliquent les auteurs, car on devait s'attendre à ce que l'alcool, tel un agent toxique, contribue au développement de la SLA. Cependant ils précisent aussi que cette étude ne doit pas être interprétée pour inciter à consommer de l'alcool, juste pour éviter la SLA, qui a fortiori reste une maladie rare. Mais ces conclusions sont importantes car surprenantes et pouvant aider les scientifiques à comprendre l'étiologie de la SLA.
Source: Am J Epidemiol 2012;176:233-239 online: July 11, 2012 Smoking, alcohol consumption, and the risk of amyotrophic lateral sclerosis:A population-based study (Visuel NIH “Axone de neurone relayant un signal aux cellules, vignette Motoneuron)
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