Vendu politiquement comme une avancée sociétale, le mariage homosexuel ouvre la porte à un bouleversement sans précédent de la société. A juste titre, le cardinal Philippe Barbarin, archevêque de Lyon, dans un entretien accordé au Figaro de mardi évoque "une rupture de civilisation". Excessif ? Non. Poser le principe du mariage homosexuel, c'est remettre à plat tout le droit de la famille conçu pour protéger les enfants. C'est surtout ouvrir la porte à la question de la commercialisation de l'être humain à travers l'adoption, les mères porteuses et, étape suivante, le commerce d'organes.
La vraie question que l'on doit se poser c'est : le mariage homosexuel pourquoi faire ? La création du PACS a été elle une véritable avancée en apportant une sécurité juridique et donc matérielle à des couples non mariés. L'institution du mariage, religieuse et républicaine est, elle, le cadre de la famille et du droit de la filiation.
De fait, reconnaître le mariage aux homosexuels semble n'avoir pour seule finalité, hormis un égalitarisme absurde à l'égard des couples hétérosexuels, que de leur accorder un droit à la filiation. Oui mais comment, avec quelles limites ? En légalisant la gestation pour autrui ?? Si un couple homosexuel veut un enfant à tout prix un assouplissement des règles de l'adoption n'est-il pas suffisant ??
Car qu'on le veuille où non c'est bien de règles dont il faut parler faute de quoi, la loi de la jungle et surtout de l'argent sera la plus forte. Peut-on louer son corps comme on loue un garage ? Remettre en cause le principe du don et de l'anonymat qu'il s'agisse de gamètes ou d'organes doit demeurer intangible. A défaut c'est exposer demain les plus faibles et les plus pauvres à une nouvelle forme d'exploitation. Est-ce vraiment ce que l'on souhaite ?
A cet égard le mariage homosexuel ne doit pas constituer une réponse à l'égard d'une communauté mais être une question qui nous interpelle sur la société que nous voulons. C'est bien d'un débat dont nous avons besoin et non une modification du droit à la légère à travers la mise en œuvre d'un programme électoral fourre-tout. Etre pour le mariage homosexuel, c'est comme être pour l'euthanasie. Il ne suffit pas d'un oui de principe, il faut élaborer un cadre protecteur pour toutes les parties prenant notamment en compte les intérêts de ceux en position de faiblesse.