Traditionnellement aussi calme que le reste de l’année, la période estivale est cette année synonyme d’abandons massifs d’animaux pour l’association de sauvegarde et de protection des animaux (ASPA) de Valence. Pour elle comme pour les autres associations et SPA, il est compliqué mais nécessaire de trouver une bonne famille d’adoption.
Quatre lapins nains dans un carton abandonné à la chaleur sur une route de Guilherand-Granges avec pour instruction “Servez-vous”. C’est la surprise reçue par les bénévoles de l’ASPA Valence par un automobiliste, qui, outré par l’abandon, leur a apporté la boite. Depuis juillet, le refuge Saint-Roch ne chôme pas. « D’habitude, les arrivées sont constantes sur l’année, avec une vingtaine d’abandons. Mais cette année, en juillet, on a eu un pic considérable. Il part un chien, il en revient deux ! » explique Évelyne Petetin, trésorière du refuge. Le mois dernier, la fourrière a y ramené 32 chiens trouvés sur la voie publique. « Résultat, on n’a plus de place pour les abandons directs, on n’a pu prendre qu’un chien qu’une dame nous a déposé » continue la bénévole.
« Les campagnes de pub ne fonctionnent pas »
Les chats restent rarement plus d’un an en refuge. Même si les chatons ont le cote, les bénévoles de l’association sont plus à même de recommander les chats adultes, connaissant mieux leurs habitudes.
Autre (triste) nouveauté : l’abandon touche aussi les chiens de race. Epagnols, fox terriers, basset hound ou bosserons, « les propriétaires n’ont pas d’état d’âme. Même si leur animal leur a coûté jusqu’à 1 500 euros, quand ils n’en veulent plus, ils les abandonnent » déplore Évelyne Petetin. Même rengaine pour les chats, dont l’abandon est moins quantifiable. Lâché dans la rue, un chat peut s’en sortir en errant et la fourrière ne peut pas tous les récupérer. Les nouveaux animaux de compagnie (NAC), sont eux aussi, de plus en plus de la partie. L’achat de lapin, cobaye, hamster, rat et autres furets résultent souvent de « caprices des enfants en animalerie auxquels les parents cèdent et qu’ils jettent comme un produit de consommation ». Compliqués à domestiquer, certains, comme les écureuils de Corée, vont être interdits en France, prédateurs dans la nature pour les écureuils roux. Les campagnes de pub seraient-elles la solution ? « Non, ça ne fonctionne pas… Les personnes qui considèrent leur animal comme un être vivant ne l’abandonneront jamais ; ceux qui pour qui c’est un bien de consommation ne changeront pas d’avis » estime Mme Petetin. La seule solution pour les bénévoles est de discuter avec les potentiels acheteurs pour pouvoir refuser l’adoption le cas échéant. Et de demander 95 euros à celui qui veut abandonner son chat. « Beaucoup simulent des allergies pour nous les ramener, c’est fou ce qu’il y a d’allergiques ! Alors on veut les responsabiliser un peu… » En attendant, un animal ne peut rester que 8 jours en fourrière. Au-delà, c’est l’euthanasie.
Un chasseur sachant chasser sans son chien…
C’est une période noire traditionnellement attendue pour l’Association de Sauvegarde et de Protection des Animaux de Valence : le mois de septembre. « Tous les ans, le refuge se remplit de chiens de chasse à cette période, c’est immanquable » déplore la trésorière de l’organisme. En cause : la chasse dont la période d’ouverture pour la chasse à tir et la chasse au vol a été fixée cette année au 9 septembre pour la Drôme (jusqu’au 28 février 2013). « Quand ils ne savent pas chasser, les propriétaires abandonnent leur chien de chasse dans les bois et la fourrière les récupère pour nous les ramener ». Le refuge Saint-Roch espère donc avoir désempli d’ici là car « ils sont pleins pour l’instant en face, et nous aussi… ». Même si, se souvient la trésorière, ce n’est encore jamais arrivé, si le refuge ne pouvait accueillir les animaux retrouvés par la fourrière, ils seraient euthanasiés. Beagle harrier, Basset hound, epagnols, setter, ou teckels, « ces chiens restent enfermés neuf mois de l’année dans une boîte et ils ne sortent que pour la période de la chasse, à condition qu’ils soient doués ! » estime Mme Petetin.
Les abandons d’animaux touchent de plus en plus les chiens de race, que les propriétaires achètent pourtant parfois très chers.
Le refuge Saint-Roch en bref
- Installé depuis 11 ans à Valence Sud, près de la station de traitement des eaux usées.
- Ouverture du lundi au samedi de 14 h 00 à 18 h 00.
- Téléphone : 04 75 41 65 15
- http://www.aspa26.com
- Le refuge est une ASPA, association pour la protection des animaux, organisme indépendant du réseau parisien des SPA.
- Tous les animaux à adopter sont vaccinés, stérilisés et identifiables par une puce électronique.
- Les chats sont également testés pour la leucose (FIV -FELV).
- Pour les animaux non stérilisés lors de l’adoption (car trop jeunes), une caution sera demandée pour garantir la stérilisation ultérieure.
- Pour toute adoption, il sera demandé un justificatif de domicile et une pièce d’identité.
Article paru dans le Dauphiné Libéré du 9 août 2012.