Magazine Humeur

Pillages de supermarchés en Espagne : « ce n’est qu’un début » !

Publié le 13 août 2012 par Kamizole

Nulle surprise en découvrant le titre de l’article de Constance Gay Espagne : des pillages de supermarchés au nom de la crise (Le Point 10 août 2012). En effet, j’ai le parfait souvenir d’avoir vu à la télévision un reportage en Argentine - au plus fort de la crise qui toucha ce pays entre 1998 et 2002, entraînant une violente récession ainsi qu’une hausse spectaculaire de la pauvreté, y compris dans les classes moyennes - montrant un supermarché Carrefour pris d’assaut et pillé. Images saisissantes : un homme sortant avec un énorme téléviseur et d’autres les bras chargés plus modestement de produits de première nécessité. Souvenir aussi à la même époque d’un article (du Monde ?) au sujet de l’hyper-inflation (les prix augmentant d’au moins 1.000 % par an ! ) où le journaliste expliquait qu’étant descendu le matin de l’avion, il avait pris un taxi pour se rendre dans le centre de Buenos Aires et qu’il avait dû payer le double le soir pour retourner à l’aéroport…

J’ai depuis cette époque - et surtout depuis que l’inflation (essentiellement non dite du fait du passage à l’euro en 2002) et la crise frappent fort durement les plus défavorisés depuis 2008 - la ferme conviction qu’un même phénomène pourrait tout aussi bien se produire en France. Pour une raison évidente qui n’a rien à voir avec la malhonnêteté : la totale déshérence sociale et plus encore la faim ! rendent fou. Les principes moraux les mieux établis et respectés jusqu’alors n’ont plus cours. J’en ai parlé dernièrement au sujet d’une tentative d’immolation dans une CAF (9 août 2012).

Je suis tout aussi persuadée de longtemps que grand nombre de retraités pauvres vivant au dessous du seuil de pauvreté - les derniers chiffres constatés remontent à 2009 : 950 € par mois - se feront voleurs. Un article déjà ancien traitait précisément d’un tel cas : des retraités allemands braquant une banque. Nous en parlions précisément il y a quelques jours avec des amis et l’on me dit qu’aux Etats-Unis des retraités pauvres volent des peccadilles où se livrent à des voies de fait pas très graves uniquement dans le but d’aller en prison où ils sont assurés d’être nourris et surtout pris en charge au niveau sanitaire quand ils ne bénéficient pas d’une couverture sociale.

« Misère ! Misère ! » eût dit Coluche. « C'est toujours sur les pauvres gens Que tu t'acharnes obstinément. Misère ! Misère ! ».

En faisant une recherche sur le blog pour éventuellement retrouver une trace d'une autre affaire, je tombe sur un article sur la pauvreté en France Sale temps sur la « planète pauvre » (6 déc. 2006) qui était la reprise de l’éditorial que j’avais pondu pour la Gazette d’Amitiés sans frontières du 1er trimestre 2005. Je m’étais servie pour le rédiger d’une masses d’articles découpés depuis 2002 dans la presse. Le Monde, Politis, Marianne, le Nouvel Obs, l’Express, le Point, Télérama, etc. en n’ayant garde d’oublier le précieux « Monde Initiatives » d’Alain Lebaube qui dût mettre la clef sous la porte, faute de lecteurs en nombre suffisant. Tous ayant trait à la pauvreté et aux mesures l’aggravant prises à partir de 2002 (merci Chirac et Raffarin !) ainsi qu’à l’acharnement à réduire ou faire disparaître les subventions aux diverses associations qui tentaient d’obvier autant que faire se peut les conséquences de la crise et du chômage pour les populations les plus fragiles.

Il n’a - hélas ! Et contrairement à moi - pris aucune ride, bien au contraire puisque la pauvreté touche davantage de personnes encore, y compris dans les classes moyennes. Je suis par ailleurs stupéfaite de constater l’actualité de grand nombre des sujets abordés dans mes articles à la même période. Pour ne pas alourdir inutilement cet article les personnes intéressées trouveront les liens corres-pondants in fine.

Il y a déjà plusieurs années une jeune femme (23 ans) vivant en caravane avec son concubin et 7 enfants (!), avec le RMI et les allocations familiales pour seules ressources (6 € par jour et par personne) avait à la veille de Noël 2000 tenté de passer sans payer entre deux caisses avec un chariot particulièrement bien rempli (3.892 F) dans un supermarché de la banlieue de Lyon… Venue pour faire des courses usuelles avec ses enfants, elle avait pété un câble devant l’étalage de victuailles et de jouets et « tenté le tout pour le tout » décidant, sans vraiment réfléchir, « de faire de vraies courses de Noël en remplissant son chariot comme tout le monde » selon l’article d’Alice Géraud correspondante de Libération à Lyon L’état de nécessité fait d’Agnès une voleuse (9 janv. 2012) rendant compte du procès devant la cour d’appel.

Car dénoncée par une autre cliente (!) elle avait été interpellée et jugée en première instance devant le tribunal correctionnel de Lyon. Or, fait assez inhabituel pour être signalé - l’affaire avait fait grand bruit dans les médias - Albert Lévy, procureur de la République, avait pris sa défense, demandant sa relaxe en invoquant « l’état de nécessité » estimant en effet « qu'à la veille de Noël, dans la position de détresse matérielle d'Agnès, le vol de jouets relevait de fait d'un état de nécessité ». Il importe de savoir que l’article du Code pénal admettant l’état de nécessité - très peu utilisé - ne s’était jusqu’alors appliqué qu’à des vols de nourriture. Il semble me souvenir - je ne possède plus mes archives papier de l’époque - qu’elle fut convaincue de vol mais dispensée de peine. Sage décision qui fit grand bruit mais toujours est-il que le lendemain le procureur général de Lyon fit appel. La Cour d’appel la condamna à 6 mois de prison avec sursis et ne lui infligea pas d’amende.

A peu près à la même époque pour autant que je m’en souvienne, une jeune femme qui élevait seule ses deux ou trois enfants fut placée plusieurs mois en détention préventive. Son crime : avoir réglé une paire de lunettes avec un chèque en bois ! J’ai beau savoir que l’émission de chèques sans provision est un délit pénal mais tout de même ! Ses enfants avaient été placés par la Ddass dans des foyers ou des familles d’accueil. Heureusement, l’affaire fit assez de bruit pour qu’elle fût relâchée.

Pour en revenir à l’action - politique - des militant espagnols, bien évidemment condamnée par la droite - celle-là même qui organise l’appauvrissement généralisé de la population. J’ai vu dernièrement dans un reportage le cas d’une mère espagnole qui percevait jusqu’alors un salaire tout juste correct de fonctionnaire qui lui permettait de survivre en se serrant certes la ceinture - ce qui nous attend tous qui émergeons aux revenus misérables de la Planète pauvre - mais désormais amputé de 30 % par le gouvernement Rajoy pour se conformer aux - criminels et complètement stupides - diktats financiers de Bruxelles. Son apparttement ayant été saisi - les crédits immobiliers en Espagne valent autant en effets pervers que les morgate subrimes aux USA dans le déclanchement de la crise de 20008 - elle n’avait d’autre ressources que planter sa tente (avec des enfants !) à proximité de son ancien appartement… choses déjà vues en France a moult reprises.

Une autre dont la maison devait être saisie, y compris le mobilier qu’elle planquait dans un local commun du lotissement et qui - provisoirement ? - fut sauvée de la saisie par une action de protestation - médiatisée - menée par un collectif. Avec elle, vivent sa mère et sa fille qui est étudiante. L’une comme l’autre n’ayant pas les moyens d’avoir un logement.

Or donc, un des promoteurs de cette fronde civique et républicaine est un député socialiste qui n’a pas été anesthésié par le pouvoir, Sanchez Gordillo : « Si je finis en prison parce que j'ai pointé du doigt les effets de la crise, ce sera un honneur pour moi ». Mais en Espagne - comme parfois en France - certains prétendus socialistes ne connaissent ni ne veulent savoir la condition des pauvres. Il s’en est trouvé un qui doit être nommé : José Antonio Grinan, président socialiste d'Andalousie, pour oser dénoncer, toute honte bue, l’irresponsabilité de l’élu revendiquant cette action en affirmant que « C'est de la barbarie d'attaquer un supermarché quand on est député ».

Pauvre c… ! Qui se prétend socialiste … « la barbarie » comme il dit, c’est précisément de laisser toujours plus de personnes dans la rue et/ou n’ayant plus les moyens de bouffer, de se loger et de vêtir convenablement pour trouver un emploi. Un « socialiste » de cet acabit, je vous en ponds un tous les matins ver 6 heures, ensuite de quoi, je tire la chasse.

.

Dans la rubrique « Papamadit » mais je n’ai hélas plus le temps d’explorer le « bla-bla » de mon pater familias Bon sang ne saurait mentir (6 janv. 2006)

Bioéthanol : connerie écologique & pompe à fisc ? (8 oct. 2006)

L’oeil de Perdriel sur l’économie : à quel titre ? (20 novembre 2006)

Ni démocratique ni sociale, EUROPE : LA GROSSE COMMISSION au service des marchands (6 décembre 2006). Encore la reprise d’un édito d’Amitiés sans frontières (2e trimestre 2005) écrit pour signaler ma totale opposition au référendum sur la Constitution européenne. Je ne pouvais alors, à quelques semaines près, avoir Internet sur mon ordinateur obsolète et je piaffais d’impatience !

Sociologie d’obédience servile (6 déc. 2012)

Introuvables « classes moyennes » (14 janv. 2007)

Sarko : le nouvel ami gauchiste qui promet tout aux profs (4 fév. 2007)

Dialogue (?) entre Jacques Généreux et Philippe (mauvaises) Manière (20 fév. 2007)

Ecologie : Sarko promet tout et son contraire… Komd’hab ! (6 mars 2007)

Matra & Airbus, comment les sous du public sont tombés dans l’escarcelle du privé (7 mars 2007)

Benoît XVI n’a pas mis d’eau dans son vin (de messe). Je compléterais aujourd’hui cet article en affirmant que si Benoît XVI est incontestablement un théologien remarquable - y compris dans ses « disputes » avec l’islam qui empruntaient à celles de la Renaissance - il ne pouvait être véritablement pape au sens politique qui lui échappe totalement, cf. tous les problèmes politico financiers récents qui ont une nouvelle fois atteints le Vatican.

Sarko & les machines à voter : « n’ayez pas peur ». Encore plus marrant lorsque l’on entendit tout au long de sa campagne de 2012 reprendre à l’usage notamment des militants des « jeunes Pop » cette antienne de Jean-Paul 2 à l’usage des jeunes cathos lors de JMJ qui eurent lieu à Paris.

Protection rapprochée : les services de l’Etat au service de Sarko… merci Baroin (15 avril 2007) - éphémère ministre de l’Intérieur de l’inter-règne avant d’être un peu plus tard calamiteux porte-parole du gouvernement puis, ministre de l’Economie et des finances qui avala sans barguigner la perte du « Triple A »… « même pas mal » qu’il avait auparavant défendu comme un super bijou de la famille…

Je m’arrête là dans ma revue car il y en aurait bien trop reprenant toutes les saloperies et sarkonneries qui retinrent mon attention entre 2005 et 2007 et plus tard.


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Kamizole 786 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte