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Four Nations : Que valent les Argentins ?

Publié le 13 août 2012 par Sudrugby

Si l’Argentine est devenue la bête noire des Français ces dernières années, c’est belle et bien source de progression. On ne présente plus aussi cette fameuse « filière argentine » qui a fait et qui fait toujours les beaux jours de nombreux clubs français. Ni même cette envie permanente qu’ont les Pumas, cette ambition de faire vivre le ballon. Autre fait marquant du rugby argentin, l’intronisation en Vodacom Cup des Pampas XV, à côté de franchises sud-africaines. Les Pampas XV ont d’ailleurs remporté la compétition l’an passé.

Bref, autant de preuves qui témoignent de la qualité du rugby argentin actuellement. Qualité assez importante pour pouvoir contrarier Néo-Zélandais, Australiens et autre Sud-Africains ? Pas si sûr. En effet l’Argentine souffre de la comparaison vis-à-vis des autres nations. C’est simple, les Pumas n’ont jamais gagné face aux Boks, jamais. En 13 confrontations ils se sont inclinés 13 fois avec en moyenne un score moyen de 42-21 lourd à digérer. Contre les Blacks, c’est la même chose avec la bagatelle de 44 points et 6 essais encaissés par match ! Non, juste un match nul à se mettre sous la dent, c’était en 1985. Face aux Australiens c’est déjà une autre paire de manche. En effet, les Argentins les ont déjà battu et ce à quatre reprises avec un match nul en prime. Le score moyen est lui beaucoup plus honorable pour les Pumas : 26 à 15. Mais les Wallabies ont quand même gagné 12 matchs sur 17 et leur dernière défaite remonte à 1997.

Rodrigo Roncero Pumas Argentine Argentina Stade Français

Rodrigo Roncero jouera ses derniers matchs de rugby pendant le Four Nations

C’est dire donc l’exploit que serait toute victoire argentine dans ce Four Nations. On l’a dit, ce serait même inédit face aux Boks et aux Blacks. Autant dire que les ambitions de l’Argentine ne peuvent être que mesurées. Il paraît presque évident que les Argentins vont prendre une ou deux dérouillés.

Mais au-delà des résultats, l’objectif dans ce tout premier Four Nations sera de bien y figurer. C’est-à-dire limiter la casse, rivaliser le plus longtemps dans la partie contre chaque équipe et produire son jeu, coûte que coûte. Donnez du fil à retordre à l’adversaire en fait, et ça, ils savent le faire. Ils l’ont fait pendant la coupe du monde face aux Anglais en poule (défaite 13-9), un match qu’ils auraient pu (dû ?) gagner. On notera aussi ce match honorable en quarts face aux Blacks par la marque de 33 à 10 où ils les avaient longtemps fait douter. Plus récemment ils ont triomphé des Français on le sait (23-20) avec une équipe B voire C. Prometteur donc.

Juan Imhoff Pumas Argentine Argentina Racing Metro 92

Juan Imhoff sera l’une des meilleures armes de l’Argentine.

Puis les Argentins sur quelques postes peuvent rivaliser avec leurs compères Sud-Afs, Néo-Zeds et Australiens. Est-ce qu’un Juan Imhoff n’est-il pas tout aussi bon qu’un Zac Guildford ou qu’un Cooper Vuna ? Est-ce qu’un Pato Albacete est forcément moins bon qu’un Rob Simmons ? Nicolas Vergallo a-t-il forcément quelque chose à envier à un François Hougaard ? Et ce vieux briscard de Rodrigo Roncero, n’est-il pas de la même trempe qu’un Ben Alexander ou qu’un Sekope Kefu ? Très certainement. Il est clair que sur quelques postes l’Argentine rivalise. Mais uniquement sur quelques postes. Pour ce qui est de la qualité globale de l’effectif et de sa profondeur de banc, les Argentins sont largués. Une 3ème ligne Galindo-Fermandez-Lobbe-Leguizamon ne vaudra jamais celle des Blacks, des Boks et même celle des Wallabies. Idem au centre avec une paire Rodriguez Gurruchaga-Bosch. Certains joueurs ne sont même pas titulaires en Top 14, ce qui n’arrive quand même que très peu avec les autres nations en Super Rugby. Mais si sur le papier les Argentins paraissent débordés, ce n’est pas forcément aussi simple que ça. Quelque part, ils ne payent pas de mine mais ils avancent. On connaît leurs qualités d’abnégation, d’altruisme qui font de l’Argentine une bonne sélection. C’est une de leurs grandes forces. Ils jouent vraiment avec les tripes et inutiles de dire qu’ils seront motivés comme jamais à jouer ce Four Nations.

Juan Martin Fernandez Lobbe Pumas Argentine Argentina Toulon

Juan Martin Fernandez Lobbe, intronisé capitaine des Pumas

Le but de ce premier Rugby Championship est peut-être là. Montrer que l’Argentine fait bien partie des nations majeures du rugby. Ils vont quelque part « découvrir » le haut niveau international autrement que par des test-matchs qui restent officiellement des matchs amicaux. Longtemps ignoré par l’IRB et les grandes instances, l’Argentine va « vraiment » devenir une nation qui pèse dans le rugby actuel. Rendez-vous compte, les Pumas n’ont par exemple plus joué de match face aux Wallabies depuis 2003, 9 ans. Le rugby argentin a énormément évolué depuis. Depuis 1995, les Pumas n’ont disputé que 7 matchs face aux Blacks contre 21 pour les Français, soit trois fois plus ! Il va de paire face aux Boks. Il en devient donc d’ailleurs assez difficile de jauger le niveau réel des Argentins. L’arrivée de ce Four Nations va donc mettre fin en toute logique à cette grande injustice. Mieux que ça, 12 ans après l’intronisation de l’Italie dans le 6 Nations, le rugby se mondialise peu à peu. Les Pumas font maintenant partie des grands.

Les 26 sélectionnés pour affronter les Springboks (en images)

TALONNEURS: Agustin CREEVY (Montpellier HR – France) / Eusebio GUINAZU (Libre) / Bruno POSTIGLIONI (La Plata RC – Argentine)
PILIERS: Marcos AYERZA (Leicester Tigers – Angleterre) / Juan FIGALLO (Montpellier HR – France) / Juan Pablo ORLANDI (Racing Metro 92 – France) / Rodrigo RONCERO (Libre)
2E LIGNE: Patricio ALBACETE (Stade Toulousain – France) / Manuel CARIZZA (Biarritz Olympique – France) / Juan FARIAS CABELLO (Tucuman Rugby Club – Argentine) / Tomas VALLEJOS CINALLI (Llanelli Scarlets – Pays de Galles)
3E LIGNE: Juan Martin FERNANDEZ LOBBE (RC Toulon – France) / Alvaro GALINDO (Racing Metro 92 – France) / Tomas LEONARDI (San Isidro Club – Argentine) / Leonardo SENATORE (Gimnasia y Esgrima Rosario / Argentine)
DEMIS DE MÊLÉE: Martin LANDAJO (CA San Isidro – Argentine) / Nicolas VERGALLO (Stade Toulousain – France)
DEMIS D’OUVERTURE: Juan Martin HERNANDEZ (Racing Metro 92 – France) / Federico Nicolas SANCHEZ (Bordeaux Bègles – France)
CENTRES: Marcelo BOSCH (Biarritz Olympique – France) / Gonzalo CAMACHO (Exeter Chiefs – Angleterre) / Santiago FERNANDEZ (Montpellier HR – France)
AILIERS: Martin BUSTOS MOYANO (Montpellier HR – France) / Lucas GONZALEZ AMOROSINO (Montpellier HR – France) / Juan José IMHOFF (Racing Metro 92 – France)
ARRIERES: Horacio AGULLA (Bath Rugby – Angleterre) / Martin RODRIGUEZ GURRUCHAGA (Stade Français – France)

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