13 août Le cerveau boiteux A quelle sauce veut-elle m'accommoder ? Le cerveau boiteux d'Ugo tourne à plein régime. Il a tâté du château, et le détournement de mineure ne lui sied guère, la prison, non merci. Longtemps il a hésité, à un carrefour de foncer sur l'autre route, la laissant se débrouiller seule, après tout elle a l'air assez douée avec ses cent euros en poche. Puis il lève les yeux sur elle, toujours vingt mètres devant. Et sa crinière et ses hanches et son cou... alors il force un peu l'allure et la rejoint en silence. Et tant pis pour la prison... De fait, lorsqu'enfin elle parle, il a plus mal à la tête qu'aux jambes. - Le dîner ! De l'autre côté de la route, quatre clapiers à peine protégés, Adèle saisit un lapin par les oreilles, providence des cloches cet animal ne sait pas appeler au secours, le coup du lapin et le couple non sanctifié continua son chemin. Une forêt au soleil couchant une clairière des branchages, un feu de joie, une bonne odeur de lapin grillé à la nuit tombée. Jamais mets ne fut si fin. Jamais ciel ne fut si étoilée. La grande ourse la voie lactée le petit traîneau la grande casserole à moins que ce ne fussent les mêmes, dans le plus parfait désordre. Ugo se lécha les babines sans remarquer les yeux de velours et à la lueur du feu vacillant, prépara une couche de branches de châtaigniers, dont les feuilles sont si douces. A suivre... demain !
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