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[anthologie permanente] Michel Deguy & Lorand Gaspar

Par Florence Trocmé

L'été est le temps des rediffusions ! Les extraits étant très courts à l'époque, Poezibao revient donc sur ses pas et reprend les tout premiers temps de l' anthologie permanente. Elle s'appelait alors l' Poezibao en publiera deux chaque jour de cet été. almanach poétique et a commencé à paraître le 1er janvier 2002 sur le site Zazieweb aujourd'hui disparu (ce qui fait que les poèmes choisis à l'époque ne sont plus accessibles).
(6 février 2002)/ Michel Deguy
" Bien assez tôt viendra le soupir profond substitué aux larmes, qui congédie en même temps qu'il l'évoque le souvenir, la revenance. Je n'aime pas que les ex-proches " fassent tout " pour ne pas même prononcer ton nom, relater une bribe du passé, mais tout pour enfoncer dans l'amnésie, précipiter le Léthé " Bien assez tôt viendra le contraire de l'insomnie [...] ".
Si je n'entoure pas de soin le deuil, qui le fera, et il passera lui aussi dans le futur antérieur. Oui, j'ai trois conférences à préparer cette semaine, mais je devrais ne pas m'y appliquer, mais à toi, à nous. C'est à quoi servait le deuil autrefois".
Michel Deguy, A ce qui n'en finit pas : thrène, Seuil 1995
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(9 février 2002)/ Lorand Gaspar
Les g r a i n s d e s a b l e
travaillés travaillant sans répit
dans l'atelier des millénaires
enfin merveilleusement légers et polis
corps cristallins proches de la perfection
plus durs que l'acier dans la guerre
de tous contre tous indéfiniment
ils rebondissent sans jamais s'user.
Lorand Gaspar, Sol absolu, Poésie/Gallimard 1982, page 106.


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