« Je me suis relevé et j’ai fait quelques pas dans la pénombre. J’avais envie de frapper un mur, mais j’avais peur de me fracturer la main. Ostéoporose. »
Présenté sous forme de journal, ce court polar signé Sébastien Doubinsky est aussi efficace qu’intelligent. Le Feu au royaume fait montre de qualités cinématographiques incontestables. Le lecteur aura l’impression d’avoir affaire à des personnages tirés d’un vieux film de Georges Lautner se débattant dans le monde actuel, dans un Paris où, constate amèrement André (difficile de l’imaginer autrement qu’avec les traits d’un Lino Ventura vieillissant), le demi ne coûte plus cinquante centimes. Emporté par ses réminiscences d’un Paris à jamais disparu, André s’exprime comme si ses paroles lui étaient dictées de l’Au-delà par Michel Audiard :
« Il faut toujours se méfier des types qui ont l’air con. C’est généralement eux qui vont peser sur votre destin, d’une manière ou d’une autre. »
Le Feu au royaume comblera ainsi de plaisir tous les amateurs de polars et de cinéma français d’après-guerre.
Sébastien Doubinsky, Le Feu au royaume. Le Petit Écailler. 7 €