[Critique DVD] Torpédo

Michel Ressac 35 ans sans situation précise passe son temps à ne rien réussir... Sa vie va pourtant changer du tout au tout quand un matin un appel téléphonique va lui annoncer qu'il vient de gagner le repas de sa vie avec son idole Eddy Merckx.

"Torpedo" de Matthieu Donck Avec : François Damiens , Audrey Dana , Cédric Constantin , Christian Charmetant Sortie le 14 août 2012 Distribué par Durée : 89 minutes Nombre de : 1 Film classé : Le film : Les bonus :

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Sur une idée tout à fait dans l’air du temps (les appels téléphoniques en forme d’attrape-nigauds) le jeune réalisateur Matthieu Donck, signe un film qui ressemble bien à son époque.Celle de Michel, un gentil paumé, qui rate quasiment tout ce qu’il entreprend, sans jamais se départir du bon sens qui va de paire avec son obstination .

Ainsi quand il lui faut constituer un semblant de famille pour empocher le gros lot, Michel n’hésite pas à « kidnapper », le fils des voisins, un gamin qui du haut de ses dix ans arnaque à tout va. Ses parents  complètement à la ramasse le regardent  à peine.

Cette trame sociale arc-boutée sur les gens modestes, donne le ton d’une comédie aigre-douce, road-movie peu ordinaire, (la maman de substitution n’est autre que son ex) aux accents du plat pays. Les situations sont cocasses, mais le fond du problème reste attaché à la misère humaine. Physique, intellectuelle, environnementale…il faut trier le bon grain de l’ivraie dans ce monde comme abandonné à lui-même.

Les plus fous en sortiront peut-être vainqueurs se dit inconsciemment notre héros , que porte en toute liberté et avec une innocence du même acabit, François Damiens, extraordinaire dans son personnage lunaire. Il est toujours présent même quand le film dérive un peu n’importe comment, dans le n’importe quoi ou l’invraisemblable.

Michel est une catastrophe ambulante à lui tout, peu regardant aux dégâts que causent ses frasques, parties d’un tout petit rien, une promo de seconde zone : la possibilité de manger avec Eddy Merckx. Elle va provoquer la rupture d’un couple, presque la mort d’un homme qui va perdre la garde de ses enfants, et tout ça le plus naturellement du monde.

Un enchaînement de circonstances, un peu dans le style des plus éculés De Funès, avec des scènes et des émotions à la longue téléphonées, surlignées, insistantes, comme si on n’avait pas compris, que le héros allait réellement souder ses acolytes pour en faire une vraie famille et qu’à les voir vivre au jour le jour  le méchant patron du magasin d’ameublement va comprendre qu’il a tout flanché  côté cœur.

Je préfère de loin quelques séquences émouvantes, comme le détour par la maison familiale abandonnée ou les retrouvailles avec l’oncle Robert . A l’image du gamin, Cédric Constantin fabuleux petit bonhomme qui joue déjà comme un grand. Qu’il deviendra si les petits cochons du show biz ne le mangent pas.

• Interview du réalisateur et de la comédienne  Audrey Dana ( 5 mn)

Matthieu Donck a eu l’idée de son film après avoir travaillé comme téléphoniste dans une boite de télémarketing en Inde. Comme dans le film, il se faisait passer pour un certain « Pascal Dumont » et devait appeler des gens toute la journée pour leur apprendre qu’ils avaient gagné un canapé, ou un kit barbecue.  Après cette expérience pénible, l’idée a germé.

En bref

Le film

Sans François Damiens, ce film qui évoque le rétro pédalage n'aurait sans doute pas la même saveur . Mais il reste autour d'une mise en scène bien proprette, un clin d’œil ému aux gens modestes qui rêvent d'un ailleurs ...

Les bonus

C'est une courte rencontre...