♥♥♥♥♥ pire que top (trop rare)
♥ bof
♥♥ ah ouais quand même (bien)
♥♥♥ top (très bien)
♥♥♥♥♥ pire que top (trop rare)
♥♥♥♥♥♥ des comme ça y en a qu'un par siècle
Akbar est jeune, il vient d'avoir 18 ans, mais Akbar est condamné à mort. Alors qu'il attend son exécution dans une prison de Téhéran, son meilleur ami et sa soeur vont tenter d'obtenir le pardon du père de sa victime, seul moyen pour lui d'échapper à son destin.
LA CRITIQUE LORS DE LA SORTIE EN SALLE DU 11/07/2012
Parce que le succès d'Une séparation l'a imposé parmi les auteurs qui comptent, et en attendant le film qu'il tournera en France cet automne, découvrir les oeuvres antérieures de l'Iranien Asghar Farhadi est un exercice passionnant. Ainsi cet inédit de 2004, qui porte déjà de façon très visible sa signature... On est, un peu comme dans Une séparation, dans une maïeutique du pardon : un jeune homme attend son exécution pour un crime passionnel — il a tué sa petite amie, promise à un autre, et a, sans doute, raté son propre suicide. Seul espoir pour qu'on le laisse en vie : obtenir la grâce du père de la victime, ce à quoi s'attelle Ala, compagnon de cachot récemment libéré. « Le plaisir que donne le pardon, la vengeance ne le donne pas », tente le jeune homme. Le vieil homme, pieux, semble ne rien vouloir entendre.
Mais parce qu'on est en Iran et parce qu'on est dans un film d'Asghar Farhadi, les choses sont encore plus compliquées : à la voie possible de la simple charité se superposent, inextricablement, loi civile et loi religieuse. Celle-ci demande, par exemple, que la sentence de mort ne soit exécutée qu'après versement à l'Etat d'une somme d'argent. C'est simple — et terrifiant : pour que le père de la victime fasse exécuter son assassin, il doit acquitter la « loi du sang », une somme importante qui double parce que la victime était une fille... Selon le cinéaste, qui mène son récit de main de maître, rien ne peut jamais se résoudre, dans son pays, sans une transaction, symbolique ou financière.
A la différence d'Une séparation, qui met en scène une nouvelle classe moyenne, Les Enfants de Belle Ville (le titre est une antiphrase, « Belle Ville » une maison de redressement) sont des gens de peu. Le drame, ici, a des airs néoréalistes : Ala a rendu visite à la soeur de son ami condamné ; cette beauté des faubourgs a trouvé refuge non loin d'une voie de chemin de fer, auprès d'un dealer qu'elle n'aime pas. Magnifique personnage féminin, qui résiste coûte que coûte : son interprète, Taraneh Alidoosti, sera cinq ans plus tard l'héroïne évanescente d'A propos d'Elly. Pour Asghar Farhadi, il n'y a qu'une certitude : seule la femme peut ébranler les traditions liberticides de la société iranienne.
Aurélien Ferenczi