J’ai passé ces dernières journées à retourner l’idée de mon billet dans ma tête, comme on remet l’ouvrage 100 fois sur le métier. Jusque-là sans résultat notable… J’ai des excuses, notamment un besoin impérieux de vacances, de sortir du rythme du quotidien, et c’est pour très bientôt. Ce n’était pas un manque d’idées, de sujets, ni même d’envie, mais bel et bien d’énergie. J’ai encore un peu la tête ailleurs.
Il faut bien l’avouer, la période n’est globalement pas à l’optimisme béat. En dehors des jeux du cirque, des larmes de victoire ou de défaite, on ne parle que de la croissance comme seul remède à la crise qui nous envahit chaque jour davantage, comme moteur du progrès qui seul nous permettra de satisfaire nos besoins. Globalement donc, vivre comme les américains, qui consomment à eux seuls le quart des ressources de la planète, cela représente le progrès moderne, l’idéal ultime que les pays émergents s’acharnent à atteindre… Au rythme actuel, ce n’est pas en 2050 mais bien avant qu’il faudra 2 planètes pour satisfaire la démesure de notre civilisation.
La technologie est omniprésente, jusqu’à des endroits insoupçonnés : très bientôt, les puces RFID seront omniprésentes dans les emballages de tout ce qui se met dans un caddie de supermarché pour nous faciliter et accélérer le passage en caisse, ou nous prévenir, via un frigo «intelligent et connecté» que la bouteille de lait qui s’y trouve est vide… J’ai du mal à appeler ce type d’innovation un progrès d’autant qu’il a un coût, forcément répercuté sur le produit, dans un contexte de hausse déjà vertigineuse des prix. On frise l’escroquerie…
Si l’on regarde le monde actuel sans trop de subjectivité idéologique, il faut reconnaître qu’actuellement, pas grand chose ne tourne rond. Le fameux progrès a contribué à abîmer notre terre de manière irrémédiable pour sophistiquer une foule d’actes simples qui n’ont nul vocation à l’être. Mais il faut créer des besoins, faire des affaires, générer du cash… Pour la planète, le point de non-retour a été allègrement franchi depuis longtemps. Inutile en revanche de s’en prendre aux pouvoirs publics et aux décideurs, car c’est bien nos actes de consommation qui conduisent nos sociétés à la situation actuelle, et qui nous empêchent aussi de nous rebeller…
Le vrai progrès, c’est de partager plutôt qu’accaparer.