*********
Sofia Coppola n'avait pas le choix. Si elle devait se lancer dans le même métier que son père, elle se devait de se faire un prénom. De faire oublier le gros éléphant blanc qui apparait dans la pièce quand on dit "Coppola". Papa a eu la bonne idée d'affubler son nom à un (très bon)vin ce qui associe "Copolla" à autre chose que nécessairement du cinéma.
Sofia était la fille à papa. Enfant de la balle, elle a longtemps erré sur les plateaux de tournage, enfant, ado, adulte. Naissante, elle était même le bébé baptisé dans The Godfather II en 1974.
J'ai tant aimé que je me devais de suivre le reste de son oeuvre.
J'ai aussi beaucoup apprécié l'aérien Lost In Translation. Comment ne pas faire autrement, je suis moi-même traducteur. Je n'étais pas le seul, le film a été un grand succès planétaire récoltant les prix ici et là.
J'ai finalement vu Somewhere que je me promettais de voir aussi. Par respect pour l'auteur. L'histoire d'un acteur légèrement désoeuvré logeant au Château Marmont et de sa relation avec sa fille de 11 ans.
Sofia, fille à papa, puise beaucoup dans ce qu'elle a vécu. En fait elle tourne en cycle: une adaptation, une oeuvre plus personnelle, une adaptation, une oeuvre plus personnelle (et ce malgré le fait que Marie-Antoinette devait être produit avant Lost in Translation). Dès le premier plan de Somewhere, Sofia nous offre plus de deux minutes d'une voiture tournant en rond. Revisitant les mêmes repères, le même décor, le même trajet. Comme Sofia et sa caméra.
Peut-être est-ce sur les plateaux de papa aussi qu'elle a développé le fétiche de la blonde, elle-même, jeune fille aux cheveux noirs charbon. 5 blondes dans son premier film, Scarlet dans le second, la pâleur du palais de Louis XVI dans le 3ème, pratiquement juste des maitresses blondes pour la papa de la petite Elle Fanning (tirant sur le blond elle aussi) dans Somewhere.
J'adore les chroniques du rien mis en image par Sofia Coppola, car ce n'est jamais du rien.
C'est comme les chroniques du rien de Pierre Foglia qui m'illuminent depuis 20 ans.
On en retire toujours quelque chose.
Certains diront que son cinéma c'est de la calorie vide.
Qui n'aime pas le chocolat de temps à autres?
Surtout l'été.
Punkee, ma fille avait écrit sur une feuille de papier:
dans le ciel il y a une étoile qui brile toute illuminer (double sic)
J'ai écrit en dessous pour qu'elle le lise une prochaine fois:
Et cette étoile était si belle qu'on a dû l'appeler Punkee.
Ça l'a ravie:)