Paris-Manhattan

Premier long de Sophie Lellouche (rien à voir avec Gilles), Paris-Manhattan débute par un travelling léché sur l'intérieur d'Alice (Alice Taglioni) : quelques DVD étalés, une musique jazzy en fond et des médicaments. Le ton est donné, Alice est une pharmacienne et un peu névrosée... tout comme les personnages des films du réalisateur qu'elle admire depuis ses 15 ans : Woody Allen. Son poster est affiché en grand dans sa chambre et toutes les nuits, elle lui parle. Scénario un peu saugrenu, n'est ce pas ? C'est en tout cas, une jolie idée que développe là Sophie Lellouche, malheureusement mal exploitée. Son idolâtrie envers le maestro n'est qu'un leurre pour asseoir son intellect. Alice est en réalité une fille célibataire et qui compte y rester bien longtemps, ne trouvant que des petits amis de passage dignes des personnages de Woody (comme celui qui vomit juste après un tour en manège rappelant Vicky dans Vicky Cristina Barcelona.) Sa rencontre avec Victor (Patriiiiiick Bruel) à une soirée organisée par sa famille souhaitant la caser, va constituer quelques jolies scènes cocasses. Mais la rythmique huilée des films romantiques est là. Prenez deux personnages que tout oppose, laissez mijotez quelques temps et faites en sorte qu'ils se déclarent leur flamme disons une heure et demi plus tard, servez à point et dégustez votre comédie romantique standard. Car le défaut se trouve ici, ni trop drôle, ni trop romantique, Paris-Manhattan est un film plutôt léger, avec des répliques et des acteurs qui font mouche. Alice Taglioni brille par sa beauté tandis que Patrick Bruel est plus en retrait, malgré son sens de la répartie.
Vu le scénario, on aurait voulu quelque chose de plus ambitieux, cette idée de conversation avec l'affiche manque d'un grain de folie et se rapproche trop de l'idée (c'était fait exprès, je pense) de Tombe les filles et tais toi. Finalement, en faisant trop un film-hommage jusque dans son intrigue, moments piochés par ci par là dans les scénarii de Meurtre mystérieux à Manhattan ou Prends l'oseille et tire toi (et j'en passe pour les multiples références), Sophie Lellouche perd son idée principale. Une comédie d'été certes rafraîchissante mais qui ne vaut pas le grand écran pour autant. Pou un premier essai, peut mieux faire.   P.S. : Une surprise de taille vous attend à la fin.