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Hypersexualisation : faut-il en avoir peur ?

Par Nada @nada

Le 5 mars dernier, la sénatrice et ancienne ministre des sports Chantal Jouanno déposait un rapport qui a fait beaucoup de bruit dans la presse sur l’hypersexualisation des adolescentes.
A l’origine de cette polémique, les photos suggestives d’une fillette de 10 dans le Vogue américain ; l’enfant en question n’est autre que la fille de Véronika Loubry, ex animatrice télé française reconvertie photographe (de talent).

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Pour éviter la dérive d’un tel comportement, la sénatrice préconise notamment l’interdiction des concours de mini-miss en France ainsi que l’impossibilité pour un enfant de moins de 16 ans de devenir l’égérie d’une marque.
Ce phénomène inquiète pour plusieurs raisons :

  • le risque d’anorexie prépubère.
  • précocité de la sexualité.

Michel Fize est sociologue au CNRS et auteur de l’ouvrage les Nouvelles Adolescentes, 25 questions décisives, paru en 2010. Selon lui, ce rapport est complètement inutile : « l’hypersexualisation est un terme nord-américain qui fait débat et qu’on peine à définir correctement. Il n’y avait pas besoin de quatre mois de travail pour arriver à ces conclusions évidentes : il faut contenir la pornographie visuelle, ou éliminer certains concours de miss qui dépassent la mesure. »

Selon lui, « l’hypersexualisation consiste à donner un caractère sexuel à un comportement ou un objet qui n’en a pas en soi. Pour qu’il y ait hypersexualisation, il faut qu’on détecte une intention vérifiée. Or, pour moi, les filles de 8-12 ans ne sont plus des enfants. Elles voient des choses sexuelles, mais ne sont pas dans l’intention au sens de passer à l’acte. La preuve en est que l’âge moyen du premier rapport sexuel – autour de 17 ans – n’a pas changé depuis des années. Mais elles veulent séduire – comme les garçons d’ailleurs – plaire, être «populaires», aimées, admirées. Le vêtement vient au secours de la séduction. Je revendique le terme d’hyperféminisation. Il y a aujourd’hui chez les petites filles une affirmation et une fierté de la féminité. Mais on s’est passé de leur point de vue dans ce rapport. Chantal Jouanno se trompe aussi quand elle parle des rapports de soumission qui pourraient apparaître. Les petites filles maîtrisent complètement l’égalité des sexes. »

Michel Fize rajoute que « l’hypersexualisation touche la société toute entière, pas uniquement les petites filles. Quand on se place du côté de la société, on voit bien qu’il y a un projet d’utilisation du sexe à des fins mercantiles. »

Il conclue en déclarant que « c’est la société qui est hypersexualisée. »

Effectivement dans une société où l’on promeut du fromage avec une femme à moitié nue, on peut parler d’hypersexualisation.

Cependant certains sexologues ne s’inquiètent pas plus du phénomène le qualifiant d’éphémère ; pour eux les vêtements et les comportements des enfants d’aujourd’hui ne sont qu’un effet de mode, jusqu’au prochain.
Ils suggèrent aux parents de conscientiser leurs jeunes face à la sexualité et ainsi développer un certain recul et un esprit critique envers ce qu’ils voient à la télévision : « il est important de leur rappeler que le contenu des médias n’illustre pas nécessairement la réalité. »

La communication c’est certainement ce qu’il faut retenir de cette polémique : l’éducation se fait avant tout par les parents et les vêtements que portent leurs jeunes enfants sont achetés par eux !


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