Sarkozy is back !
Sarkozy, hypocrite ou narcissique ?
Donc Nicolas Sarkozy s'est exprimé. Roulements de tambour, amusements, agacements, stupéfactions.
Mardi soir, l'ancien Monarque a publié un court communiqué de presse pour synthétiser un « long entretien » avec le chef de l'opposition syrienne. Sur le fond, l'ancien Monarque semblait proposer une intervention militaire, en déclarant publiquement que les situations syriennes et libyennes étaient similaires. Quelle irresponsabilité ! Quelle hypocrisie ! C'était faux, comme le rappelèrent experts, commentateurs et diplomates. Le Conseil de Sécurité bloquait toujours toute intervention militaire, et la Syrie est au coeur d'une région explosive (Liban, Irak, Iran).
En mars dernier, le Monarque expliquait à la presse qu'il était hors de question d'intervenir en Syrie - déjà en totale guerre civile, après près d'un an de manifestations et de guérillas. Pire, Nicolas Sarkozy semblait défendre une diplomatie parallèle. Une attitude étonnante de la part d'un homme encore président voici 3 mois. Fallait-il que son narcissisme l'emporte à nouveau !
Petite combine
Mais la manoeuvre n'était que politicienne. L'ensemble du clan Sarkozy avait été mobilisé pour tenter une pitoyable déstabilisation de François Hollande: Wauquiez dénonça un problème d'autorité. Morano moquait un hypoprésident. Copé voulait que Hollande rentre du Fort de Brégançon.
Leur argument était simple: Hollande ne savait pas y faire et, en plus, il était en vacances alors que la situation était grave. A droite, certains avaient la rage.
Quand il était président, Sarkozy n'aimait rien tant que ses weekends prolongés et ses allers-et-retours avec le Cap Nègre. On nous expliquait qu'il travaillait quand même. Rappelez-vous ses étés de présidents. Sarkozy partait habituellement une semaine plus tôt. Les jets présidentiels lui permettaient En 2007, il filait trois semaines chez un ami millionnaire à Wolfeboro. En 2008, il débute sa présidence de l'Union européenne, il avait invité tout ce que la Méditerranée compte de dictateurs - Bachar el Assad en tête - à Paris pour le 14 juillet, puis il interrompt son mois de vacances pour céder devant Poutine, et accepter le démantèlement de la Géorgie; en 2009, son malaise vagal le contrat à l'immobilisation de longue durée. L'Iran exhiba une jeune Française comme otage. En 2010, il se planquait au Cap Nègre. En 2011, une brutale accélération de la spéculation contre l'euro et une menace de dégradation du Triple A français l'avaient fait revenir deux fois 24 heures à Paris en jet présidentiel.
Et les vrais sujets ?
En début de semaine, nous avions déjà subi une attaque de bonne guerre, sur les 5 ou 6 rencontres, généralement discrètes, de François Hollande avec des dictateurs. Comme si certains regrettaient les tapis rouges, contrats nucléaire ou commerciaux, et autres dîners de gala auxquels Sarkozy nous avait habitué dès 2007.
Depuis le Fort de Brégançon, Hollande passait de nécessaires coups de fil, la France dépêchait un Airbus A380, transportant du soutien humanitaire pour les réfugiés syriens de la frontière jordano-syrienne s'est envolé jeudi. Les combats faisaient rage à Alep. la Syrie allait-elle sombré ? Même le premier ministre récemment nommé avait fui pour le Qatar.
A Paris, le 88ème cadavre de soldat français tué en Afghanistan était honoré à l'Hôtel des Invalides.
Vendredi, le Conseil Constitutionnel validait que la fameuse règle d'or budgétaire contenue dans le nouveau traité européen ne nécessite pas de révision de la Constitution comme le souhaitait ... un certain Nicolas Sarkozy en septembre dernier. Hollande a du coup demandé à son gouvernement de préparer une simple loi organique pour la chose d'ici l'automne. La droite devrait enrager de cet échec, mais elle votera sans doute. La gauche est divisée.
Nombreux étaient ceux - dont votre serviteur - qui y sont hostiles. Pourquoi s'obliger à un déficit budgétaire inférieur à 0,5% du PIB, un niveau qu'à peine 3 pays européens respectent ?
Le débat austérité versus relance est reparti. Récession contre Surendettement ? La Banque de France, mercredi dernier, dégradait ses prévisions de croissance. En chute régulière depuis une quinzaine de mois, cette dernière était devenue négative en mars dernier. La France était officiellement en récession. Les hausses d'impôts décidées en 2011 devraient plomber le pouvoir d'achat des ménages, avait déjà prévenu l'INSEE. Le chômage allait dépasser les 10%, la consommation des ménages s'était contractée de 0,2% pendant le dernier trimestre de Sarkofrance.
Nulle trêve estivale pour le groupe DOUX. Les cinq offres de reprise prévoyaient toutes au moins 680 suppressions de postes.
Cette semaine, on expulsait aussi des Roms. La polémique avait débuté voici 15 jours. Manuel Valls fur vite accusé, à tort, de tenir le même discours qu'un certain Sarkozy à Grenoble en juillet 2010. L'attitude du ministre de l'intérieur n'avait rien à voir.
Mais cette semaine, quelques destructions spectaculaires de campements sauvages à Lille, Lyon ou Paris avaient ravivé les tensions. La Commission de Bruxelles annonça qu'elle surveillerait les agissements des autorités françaises.
Ami sarkozyste, reviens.