Dans Le Monde, ce matin..., 11 août 2012
Terrible, non? Je reproduis tel quel l'article. Pour QUI essaie de comprendre, cette remarque laisse songeur. Je sais, l'Amérique d'aujourd'hui a l'air de tuer sans crier gare, sans émotion, sans état d'âme. Je sais, cela laisse perplexe, cela n'a l'air d'avoir aucun sens, sinon, celui très habituel de la violence au quotidien, je me demande toujours... mais, non, je ne me demande rien; je vois, j'entends, je lis, je constate,... mais, quand vient le temps de l'analyse, le temps de comprendre, et surtout, le temps d'expliquer... je ne trouve pas les mots, ni le sens de tout cela, sinon "ces mots" de Moore: "tueurs incroyablement bons". Et cela n'a aucun sens.
** À BOUT PORTANT – Michaël Moore : « Nous, Américains, sommes des tueurs incroyablement bons »
Michael Moore au festival de Tribeca, en avril 2012.Oak Creek, Aurora, Tucson : hasard du calendrier, ces trois fusillades meurtrières ont fait l'actualité cette semaine aux Etats-Unis. A chaque fois, le même débat revient sur la question du droit à porter des armes, alors que le deuxième amendement de la Constitution autorise officiellement "le peuple à détenir et à porter des armes". Pour la première fois, Barack Obama a appelé à un "examen de conscience" sur les moyens de réduire la violence. Une peine perdue pour le cinéaste américain, Michael Moore, qui réagit aux tueries dans une tribune publiée sur le site Alternet et traduite par Courrier international.
Le réalisateur de Bowling for Columbine, un documentaire réquisitoire contre les lobbys proarmes, s'interroge sur la récurrence de ces fusillades aux Etats-Unis."Depuis que Caïn a pété les plombs et zigouillé Abel, il y a toujours eu des humains qui, pour une raison ou une autre, perdent temporairement ou définitivement la boule et commettent d’indicibles actes de violences", note Michaël Moore. "Mais il existe une différence entre le reste du monde et les Etats-Unis : chez nous, il y a deux Aurora par jour, 365 jours sur 365", soit 24 Américains tués chaque jour. Un chiffre qui fait des Etats-Unis les "responsables de plus de 80 % des morts par arme à feu survenues dans les 23 pays les plus riches du monde".
Fort de ce constat, le réalisateur passe en revue les différents arguments avancés pour justifier un tel "rythme" de tirs mortels. En premier lieu, "ils diront que c’est la faute des films et des jeux vidéo violents". Mais Michael Moore souligne que les Japonais sont également de grands adeptes de jeux vidéo du genre, et que moins de vingt personnes y sont tuées chaque année avec une arme à feu. "D’autres avanceront que toutes ces tueries tiennent au nombre de foyers brisés", relève l'Américain, avant de comparer avec le Royaume-Uni, qui affiche un nombre quasi équivalent de foyers monoparentaux. Résultat : "Moins de 40 meurtres par arme" en Grande-Bretagne.
Est-ce dans ce cas la "culture de l'homme armé" qu'il faut incriminer ? Le réalisateur avoue avancer cet argument, mais réfléchit au fait qu'un pays comme l'Allemagne, au passé de "grands amateurs de bons petits massacres", n'a pas le même problème. Et le nombre d'armes en circulation n'explique pas forcément mieux le phénomène, puisqu'"au Canada aussi les armes sont légion et pourtant le pays ne compte chaque année que quelque 200 morts par arme à feu."
A la fin de sa tribune, Michael Moore avance sa justification des massacres récurrents qui endeuillent les Etats-Unis : "Tuer est notre façon de résoudre les problèmes qui nous font peur." Un mécanisme qu'il compare également à la politique extérieure mise en place ces dernières décennies par les gouvernements successifs "accros à l'invasion". "Nous, Américains, sommes des tueurs incroyablement bons", constate amer le réalisateur qui avait reçu la Palme d'or en 2004.
*