Magazine Asie
Au Japon, l'été est la saison du vent. Aux fenêtres, aux treilles, on accroche un fûrin. Un geste traditionnel, un salut à l'été qui arrive.
Quand on marche dans les ruelles de Tôkyô, dans les quartiers résidentiels, loin des grandes artères polluées par les bruits de la circulation, pas besoin de tendre l'oreille, le chant cristallin du fûrin résonne sur la brise.
Un appel doux au calme et au bonheur. Un rappel de l’existence invisible et omniprésente du vent.
La brise, en japonais, そよ風, soyokaze est le thème du projet japonisme de cette semaine.
Je rentre d'un petit séjour à Nice où la brise marine souffle en permanence lorsqu'on s'approche de la côte. Elle agite doucement les géraniums accrochés au fenêtres, les herbes folles dans les plantations délaissées. Surtout, discrète, elle trouble la surface de l'eau d'une vague légère dans les fontaines aux repos.
Ici, pas de furin accroché pour la saluer.
Pourtant, si loin du Japon, elle vit quand même, ignorée des passants. Dans mon cœur, un furin métallique – je préféré le son des clochettes en métal à celles en verre ou porcelaine plus mat – tintinnabule gentiment. Ses ondes amicales courent à fleur de l'eau, se jouent des reflets éclatant d'un soleil trop chaud.
Il fait plus de 30° C.
La chaleur étouffante me rappelle d'autres lieux, à l'autre bout de la terre.
Et le Japon me manque.
Japonisme est une projet réalisé en collaboration avec Anne (trouveuse de mots magiques) et Virginie.Copyright : Marianne Ciaudo