La progéniture de Vénus illustre, expérimentalement, combien l’idée de l’union des contraires, chez les Grecs, pouvait être complexe.
L’échec du mariage avec Vulcain
Certains contraires sont irréconciliables : la beauté et la laideur, la santé et la maladie, la grâce et le travail : c’est pourquoi, de son mariage légitime avec Vulcain, Vénus n’a pas eu de descendance.
L’enfant de Vénus avec Hermes
Mais il existe des oppositions additives : une certaine forme de masculinité et de féminité peuvent coexister dans un seul être, comme le montre l’enfant illégitime qu’elle eut avec Hermès , Herm-aphrodite.
Hermaphrodite endormi
IIe siècle après J.-C., Louvre, Paris
Les enfants de Vénus avec Mars
Enfin, d’autres oppositions sont miscibles en proportions variées : le mélange détonnant de l’Amour et de la Guerre, du principe Créateur et du principe Destructeur, peut tout produire : des enfants sages aux petits monstres.
C’est ainsi la fille de Mars et de Vénus fut nommée Harmonie, aussi pacifique que ne l’était pas son père, et aussi magnifique que sa mère.
Cadmus et Harmonie
1877 Evelyn de Morgan.
Mais le couple eut aussi deux garçons qui tiraient du côté de leur père : Deimos (la Crainte) et Phobos (la Peur incontrôlable). Ils n’ont laissé d’eux aucune image.
Les enfants de Vénus avec Mars (autre tradition)
On dit qu’elle eut aussi avec Mars deux autres garçons : Eros (l’amour-coup de foudre) et Antéros (le « contre-amour », l’amour non partagé). Tout cela est bien compliqué.
Bazzi Giovanni Antonio (dit Il Sodoma)
Allégorie de l’Amour en plateau d’accouchée : Vénus terrestre avec Eros, Vénus céleste avec Antéros et deux autres Cupidon