La ville de New York, en partenariat avec Microsoft, vient de mettre en service un tout nouveau système high-tech de lutte contre le crime. Appelé DAS (Domain Awareness System), ce nouveau système de surveillance permettra à la police de la Big Apple d'agir plus vite contre le crime en mettant toutes les informations disponibles en commun en cas de délits.
Dans la pratique, cela permettra aux policiers d'accéder à toutes les caméras de la ville en temps réel (3000 au total), d'analyser des visages, d'accéder directement au casier judiciaire d'un suspect, de repérer une plaque d'immatriculation pour suivre une voiture à travers la ville... Bref, d'accéder à toutes les informations nécessaires, de les analyser en temps réel et de repérer les suspects sans sortir de son bureau.
Mais un tel système, qui fait logiquement penser à 1984 de Georges Orwell avec son Big Brother, suscite tout de même des inquiétudes dans la Grosse Pomme. Les associations de protection de la vie privée se posen des questions quant à l'utilisation du DAS, comme l'Electronic Frontier Foundation par la voix de Peter Eckersley :
Comment pourra-t-on s'assurer que des policiers ne feront pas un usage immodéré du système, et ne surveilleront pas la population sans justification, par routine ? Que la police décrive les images des caméras de surveillance et les lecteurs de plaques d'immatriculation comme des 'données de sécurité publique', c'est scandaleux. Si vous conduisez une voiture, l'historique des endroits où vous êtes allé fournit de nombreuses informations sur vous. Toutes ces informations sont susceptibles d'être utilisées un jour sans le moindre accord, ou en dehors de toute surveillance judiciaire.
Bref, les inquiétudes planent sur l'utilisation de ce nouveau système de surveillance. New York et Microsoft comptent bien exporter le DAS aux villes américaines qui en feront la demande, puis aux autres villes à travers le monde. À noter que l'Union européenne travaille sur un système similaire, l'INDECT, qui lui aussi, rendra la surveillance des villes plus automatisées.