Cette muse, aussi bien pour le cinéaste espagnol Pedro Almodóvar que pour la compatriote de ce dernier, la chanteuse Concha Buika, aura eu une vie longue et palpitante, notamment marquée par un goût plus que prononcé pour l’alcool, dont le titre fait une référence très nette, bien qu’il puisse et doive être compris également à un second degré, aujourd’hui forcément fatidique.
Enregistré et sorti, en 2009, cette collaboration entre la jeune chanteuse espagnole et Chucho Valdés, pianiste cubain qu’on ne présente plus et fils du nom moins célèbre Bebo Valdés. Que de noms prestigieux !!!
Les douze chansons choisies pour l’album El Último Trago ont toutes été enregistrées à Cuba, en onze heures seulement, ce qui donne davantage de vivacité au disque, presque comme s’il avait été pris en live.
Si la voix de Buika et le piano de Chucho sont les deux principaux instruments ici, il ne faut pas omettre les autres intervenants à la contrebasse, à la batterie, à la percussion (latine et mineure), à la guitare flamenca (du producteur et compositeur de Buika, Javier Limón) et à la trompette.
Les cinéphiles connaîtront sûrement déjà les originaux de Chavela, à savoir « Luz de luna » et « En el último trago », respectivement présents sur les bandes originales des films Kika et La Fleur De Mon Secret d’Almodóvar. Ce sont effectivement deux morceaux-clés de cet album de reprises.
Il faut ajouter à ces derniers « Soledad », qui ouvre le disque de magnifique manière. Ensuite, aucune baisse de régime : Buika chante toujours avec autant de présence, l’accompagnement musical étant lui aussi toujours à la hauteur de la prestation de la chanteuse.
El Último Trago est un hommage d’autant plus poignant qu’il est intervenu du vivant de la chanteuse.
Merci Chavela Vargas, merci Chucho Valdés, merci Concha Buika, merci la musique d’unir tant d’univers à la fois si éloignés de par les âges (respectivement 91, 68 et 37 ans en 2009) ou les lieux (Mexique, Cuba, Espagne), et si proches par l’amour de la musique ou de leur langue natale.
Comme quoi, il n’y a pas que l’anglais qui puisse être une langue universelle. En tout cas, au moins dans le domaine musical.
(in heepro.wordpress.com, le 10/08/2012)
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