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Diabète : Erreurs de diagnostic causées par un excès de marketing?

Publié le 10 août 2012 par Damienamselem

Pharmaguy se faisait l’écho, ce lundi 8 août d’un article publié dans le Wall Street Journal à propos d’erreurs de diagnostic de la part de médecins généralistes Américains qui ont diagnostiqué des diabètes de type 2 en lieu et place de diabète de type 1 chez certains patients.

 Un expert en marketing pharmaceutique

Comme son pseudonyme vous l’a peut-être déjà fait supposer, Pharmaguy, est en fait un spécialiste reconnu du marketing pharmaceutique, on ne s’étonnera donc pas qu’il ait choisi d’examiner cette problématique sous l’angle du marketing. La question qu’il pose est la suivante : Dans quelle mesure le marketing (très prégnant) en faveur des médicaments traitant le diabète de type 2 ne serait pas responsable de ces erreurs de diagnostic?

januvia

Des médecins mal formés

D’après Irl B. Hirsch, professeur de médecine à l’ University of Washington Medical Center, ces erreurs de diagnostics arriveraient habituellement dans les cabinets de généralistes (primary-care doctors), nombre d’entre eux n’ayant pas reçu l’enseignement ad hoc dans les medical School à propos de l’augmentation de la prévalence des diabètes de type 1 chez l’adulte et de la manière de le diagnostiquer. (sur ce point vous pourrez consulter la liste de tests incluse dans le deuxième commentaire de l’article)

« An incorrect diagnosis usually occurs in the offices of primary-care doctors, many of whom haven’t received adequate education in medical school about rising rates of Type 1 in adults and how to diagnose it. ‘It is not on their radar because they see so much diabetes and it is by far mostly Type 2,’ said Irl B. Hirsch, professor of medicine at the University of Washington Medical Center in Seattle. »

Pharmaguy, s’interroge alors sur la question de savoir si la compétition – particulièrement féroce – et le marketing – résolument agressif – des laboratoires commercialisant les derniers blockbusters en la matière, ne contribuent pas d’une certaine manière à mettre davantage le diabète de type 2 dans le « radar » des médecins généralistes.

Une lutte pour conquérir des parts de marché

Les trois laboratoires en compétition sur les antidiabétique de type 2 – que Pharmaguy – affuble du sobriquet de « Three Type 2 Diabetes Drug « Amigos » sont :

  • Merck et son Januvia
  • Bristol-Myers Squibb/Astrazeneca et le Onglyza
  • Novo Nordisk avec le Victoza

See « Three Companies Compete for Diabetes Market Share »

Dans chacun des cas mentionnés dans l’article du Wall Street Journal, les patients prenaient une médication sous la forme orale (marques non citées) n’ayant pas fait l’objet d’une autorisation de la FDA pour le traitement du diabète de type 1. L’un des patients cités diagnostiqué à tort comme souffrant d’un D2 – M. Jones – aura pris durant 6 ans trois médicaments différents (sous forme orale) chaque jour (dont vraisemblablement un des trois blockbusters cités plus haut) et adapté son régime alimentaire en conséquence, avant que l’erreur soit enfin reconnue…

La faute au marketing

onglyza

Pour notre spécialiste du marketing pharmaceutique, il ne fait pas de doute que certains généralistes auraient quand même commis l’erreur de diagnostic, même sans être bombardés de marketing en faveur des traitements contre le diabète de type 2, mais le fait d’avoir tout un ensemble de traitements « prêts à prescrire » pour le diabète de type 2, favoriserait – toujours selon Pharmaguy – son opinion n’engageant que lui – d’éviter de poursuivre plus avant les investigations avec les patients pour déterminer si oui ou non il s’agit bien d’un diabète de type 1.

Cherchez l’erreur…

Pharmaguy conclut que la responsabilité ultime pour ces erreurs de diagnostic reste bien sûr pour les médecins et non pour les marketeurs pharmaceutiques, ajoutant perfidement – à moins que les médecins en questions reçoivent des incitations des laboratoires concernés (financière ou en nature) pour prescrire les produits en question, ce qui alors renvoie la responsabilité dans les deux camps.

« The ultimate responsibility for misdiagnosis, however, must rest with the physician and not the pharmaceutical marketer, unless of course, the marketer offers physicians inducements (ie, money or non-monetary rewards) for prescribing products. »

Encore une casserole pour Pfizer

à l’appui de cette supposition, Pharmaguy cite – toujours dans le Wall street Journal – un article faisant état d’une condamnation de Pfizer et d’autres compagnies accusées d’avoir corrompu des médecins pour vendre leurs médicaments dans certains pays étrangers. Pfizer, tout en ne reconnaissant pas les faits a déboursé 60 millions de dollars pour mettre fin aux accusations de paiements illégaux pour obtenir des parts de marché dans certains pays étrangers. (Pfizer settled with the Department of Justic — admitting nothing — but paid $60.2 Million to « Resolve U.S. Allegations That It Used Illegal Payoffs to Win Business Overseas. »

Toujours Perfide Pharmaguy ajoute « Of course, such things do NOT happen here in the U.S. »

Source : L’article sur le blog pharmarketing


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