Histoire de Droogies

Publié le 10 août 2012 par Hunterjones
C'était une journée chaude.
C'est Malchik Tolchok qui avait tout initié.
C'est elle qui avait appellé Yahoodie Brodsky en premier.
"On va à la bitch?" demanda la première.
"Faire les bitchs?" répondit l'autre.
Et elles se rendirent à la plage. C'était une journée chaaaaaaaaaaaaaaaaaaude.
"Moi ce sont les mollets" dit Malchik.
"Moi les cous" dit Yahoodie.
"Vampiiiiiiiiiiiiire" a sifflé Malchik.

Et elles rigolèrent comme seules deux soeurs savent le faire quand elles sont dans la zone. Les daïquiris avaient gagné les cerveaux, la brune et la blonde, les Betty & Veronica version matures de la plage, lorgnaient les boys à gauche et à droite quand Chevolock Moloko & Yabzick Prestoopnick DeLarge se présentèrent à eux habillés d'arrogance suffisante. Moloko louchait vers la blonde Brodsky tandis que Yabzick zignait vers la brune Tolchok. Les deux filles ont lâché leurs textos deux minutes.

C'était les États-Unis d'Amérique mais nos 4 droogies étaient du Canada d'Amérique. Là où les superhéros ne sont pas encore tous obèses. C'était 4 beaux spécimens de la race humaine qui se croisaient sur la plage de Fatlag City. De nouvelles raisons alors de tâter de la création de nouveaux beaux bébés. D'au moins pratiquer. The lucky ones. Ils se sont tous rendus, comme un rituel entendu, à l'hôtel où logeait Chevolock & Yabzick.
Si l'océan était composé de whisky, les deux garçons aurait été des îles spongieuses. Punch-drunk fun.
Punch-drunk fuck. Après s'être jasé du plus profond superficiel, les 4 olives à cocktails se sont tâtés des lèvres. Un passage aux toilettes a fait soudainement resortir Yahoodie vêtue du plus simple kit de la parfaite indienne, calumet inclus. On est du Canada où on ne l'est pas.

"Hey cowboy, tu me chasses?"a-t-elle dit à Chevolock pour le narguer. Il lui a sourit calmement. Sûr de lui. Et avala presque d'un jet une cannette de la bière la plus tablette au Nord du Delaware.
"Ça devrait être toi la spécialiste de la chasse" répondit Chevolock, avant de se lever et lui poser les mains là où ça fait du bien.
"Sors ta flesh" a murmuré Yahoodie. 
Malchik et Yabzick étaient déjà ailleurs.
Dans la chambre de Yabzick, après avoir échangé des fluides, Malchik endurait son cavalier qui lui jouait horriblement de la guitare au pied du lit. Probablement pour la séduire mais avec l'effet tout à fait contraire. Malchik s'imaginait dans sa robe rouge sang, un verre de vin rouge à la main , rouge comme le sang qui sortirait de la tête de ce guitariste à 5 sous à qui elle aurait bien tiré une balle dans la tête. Fatale se sentait-t-elle. Heureusement qu'il baisait bien et qu'il avait de beaux mollets. Ça lui avait peut-être sauvé la vie.
"Je trouve merdique les romantiques, Yabzick" lui aurait-elle alors dit.
À la place elle pensa "On est tous des cadavres".
"Tu aimes les costumes?" demanda Yabzick.
"Ah non! déjà qu'il y avait les accessoires" se lamenta-t-elle.
Dans l'autre chambre, Yahoodie Brodsky avait maintenant enfilé une robe bleue et un bandeau de la même couleur. À l'origine dans le but de sortir de la chambre avec son mec, ne serais-ce que pour refaire le plein de boisson, mais ils s'étaient à nouveau animalement rempoignés. Elle et Chevolock Moloko avaient dû baiser pour faire au moins 5 bébés. Livrés l'un à l'autre passant de la position du missionnaire à celle de la papillotte sanglée en passant par la position du lion à deux têtes.
C'était
une
journée
chaude.

Quand Malchik est entrée dans la chambre, pour les interrompre dans leurs ébats, elle portait un kit lunaire et une fausse arme.
"CO-ÏT INTERROMPU!, on sort le fric avant que je ne fasse de vos cerveaux de la confiture à mur!!" commanda-t-elle.
Tout le monde éclata de rire et commença à danser sur la musique qui planait au même rythme que leurs états d'âmes. L’atmosphère le commandait. Les liquides corrosifs coulaient à flôts dans les veines des deux matelots. Tout était gris chez les droogies.

Dans la nuit ils s'auto-détruiraient davantage. Dans le bonheur. Malchik allant nourrir nue, les girafes d'un zoo tout près.
"les grands poètes meurent dans des marmites de merde" rota Chevolock, le nez plongé dans les étoiles, couché sur le toit de l'hôtel.
"les ciels d'étés sont ce qu'il y a de plus beaux" dit Yahoodie, rêveuse.
"T'as les cuisses lisses, je te ferais bien des petits bébés japonais" dit Yabzick, en rut.
"Je n'ai de japonais que des sandales de plages qui y sont fabriquées et je préfèrerais être du type poitrine" a boudé Malchik, définitivement la plus aigries des 4.

Après avoir boudé leurs chambres respectives, détruites de toute façon, ils passèrent une bonne partie de la nuit endormis sur le toit de l'hôtel. Yahoodie trichant à l'occasion pour aller chercher des drinks au bars et esquiver les quelques soûlons qui tentaient de la séduire.
Faire le plein de boisson toujours. Pour masquer le vide.
Nous sommes tous des cadavres pensa-t-elle, elle aussi.
Par cette belle nuit de Droogies.
Aux États-Unis.