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[Critique] BEAST de Christoffer Boe

Par Celine_diane
[AVANT-PREMIERE] 
[Critique] BEAST de Christoffer Boe
Beast fait de l’amour qui s’étiole, une maladie qui ronge les entrailles. Du couple tout souriant du préambule, ne reste vite plus que les cendres : l’homme, souhaite posséder sa femme toute entière- corps, organes et boyaux ; la femme, elle, console son amour déçu dans les bras d’un autre. La vérité éclate, dans un paysage danois urbain à glacer le sang : ils ne s’aiment plus, ils s’entretueraient bien s’ils le pouvaient. Après l’amour, il n’est plus question que de jalousie maladive, de haine latente, de frustrations à vomir. Voilà ce dont nous parle Christoffer Boe dans ce film, tendu d’un bout à l’autre : de corps qui exultent les déceptions, dans le sens le plus littéral du terme. Le sentiment, mort, devant être expulsé de tous les pores pour permettre une éventuelle renaissance. Bruno (Nicolas Bro, impressionnant) et Maxine (Marijana Jankovi) se livre alors à une valse dangereuse, danse de (dé)possession où rôde partout autour d’eux la chair à vif, prête à être dévorée, consommée, avant tout pourrissement. 
A l’écran, Beast n’a rien de glauque et, de sa métaphore filée, naît un bel instantané de cinéma froid et carnivore qui n’est pas sans rappeler les thématiques chères à Cronenberg, lui aussi très attaché au parallèle désir/chair. Tout du long, le cinéaste danois laisse planer doutes et menaces : qui de l’un ou de l’autre est le méchant ? Qui est à blâmer ? Qui s’apprête à commettre l’irréparable ? De ces inclinations enterrées, il offre une parenthèse tout aussi lumineuse que morbide, se jouant d’une atmosphère anxiogène et de symbolismes vénéneux avec un mordant saisissant. La violence, elle, ne s’autorise que quelques éclats percutants, préférant à la place se lover subtilement derrière chaque recoin de peau. Ne ratez pas l’expérience. 
[Critique] BEAST de Christoffer Boe
Prix du jury Festival Gerardmer 2012  Sortie : prochainement.

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